Des familles laissées sur le bord de l’autoroute par la SQ
Des conducteurs déplorent le manque de jugement de certains policiers
Deux automobilistes qui soutiennent avoir été laissés sur le bord de l’autoroute avec un enfant, à deux occasions distinctes après avoir été interceptés par un policier, dénoncent les façons de faire de la Sûreté du Québec.
« Le policier ne se souciait pas de l’enfant qui pleurait en arrière de l’auto. Il ne s’est pas servi de son jugement et n’a pas essayé de trouver une solution : tout ce qui le préoccupait, c’était de me donner une contravention », déplore David Warren.
Dimanche dernier, l’homme de Brossard roulait sur l’autoroute 15 en direction de l’aéroport Montréal-Trudeau pour y reconduire son frère et sa nièce de 5 ans lorsqu’un véhicule de la SQ l’a forcé à se ranger sur l’accotement.
MANQUE DE COMPASSION
Un agent lui a alors expliqué que sa voiture devait être saisie puisque l’immatriculation n’avait pas été payée, en plus de lui remettre une contravention de 482 $.
M. Warren a tenté de prouver au policier qu’il avait pourtant bien acquitté son dû, mais celui-ci n’a pas voulu l’écouter, comme le montre une vidéo filmée par le frère du conducteur.
« Il avait l’air d’avoir passé une mauvaise journée, raconte l’homme de 49 ans. Son approche était très dure et manquait de compassion. »
UN TAXI
Inquiet pour la sécurité de sa nièce, David Warren a demandé au policier s’il accepterait de reconduire la fillette et son père à l’aéroport, ce qu’il a refusé. L’agent a plutôt suggéré d’« appeler quelqu’un ou un taxi ».
C’est finalement le remorqueur qui aurait accepté de déposer les trois passagers à la station-service la plus proche, d’où ils ont pu commander un taxi.
« J’ai beaucoup de respect pour les policiers et c’est la première fois que je me plains de leur travail, précise M. Warren. […] Mais on ne peut pas laisser un enfant sur le bord d’une autoroute comme ça. »
L’homme a porté plainte contre le policier et prévoit contester la contravention qu’il a reçue.
La SQ a refusé de commenter la situation et de répondre à nos questions concernant les procédures liées à ce genre d’événement.
L’histoire de David Warren n’est pas unique, puisque Julie Paquette Mateus, une autre résidente de Brossard, aurait vécu presque exactement le même scénario en mai dernier.
ARROGANCE
Alors qu’elle traversait le pont Champlain pour se rendre chez ses parents à Laval, un policier de la SQ l’aurait arrêtée en lui disant qu’elle avait omis de payer plusieurs contraventions, que son permis de conduire avait été révoqué et que sa voiture devait être saisie. Or, la femme de 35 ans affirme qu’elle n’avait jamais reçu de lettre à cet effet.
Comme son fils de 2 ans était avec elle, Mme Paquette Mateus aurait demandé au policier s’il pouvait les escorter jusqu’à leur domicile, situé à quelques minutes de là.
« Mais il ne voulait rien savoir. Il m’a dit qu’il avait appelé la remorqueuse et qu’elle s’en venait », raconte-t-elle en qualifiant l’attitude de l’agent d’arrogante.
Une fois sur place, le remorqueur aurait pris la conductrice et son garçon sous son aile et les aurait reconduits chez eux.