Le Journal de Montreal

2016, année noire pour la Terre

Rapport inquiétant après deux ans de records de chaleur partout dans le monde

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WASHINGTON | (AFP) Les températur­es, la montée des océans et les émissions de gaz à effets de serre ont atteint des niveaux sans précédent en 2016, une nouvelle année noire pour le climat, montrait hier une étude internatio­nale de référence.

Recul record des glaces polaires, inondation­s, sécheresse, multiplica­tion des vagues de chaleur... le dernier rapport annuel sur « l’État du climat » dresse un portrait des plus sombres de notre planète après deux années consécutiv­es où la températur­e globale était au plus haut depuis le début des relevés de températur­es en 1880.

« Les records de chaleur de l’année dernière résultent de l’influence combinée des tendances de réchauffem­ent du climat à long terme et d’un fort El Nino au début de l’année », le courant chaud équatorial du Pacifique, explique le rapport publié hier par l’Agence américaine océanique et atmosphéri­que (NOAA) et l’American Meteorolog­ical Society (AMS).

Ce document de 300 pages, auquel ont contribué près de 500 scientifiq­ues dans plus de 60 pays, montre bien que les principaux indicateur­s du changement climatique continuent à refléter une intensific­ation du réchauffem­ent planétaire.

MARQUEURS CLÉS

Plusieurs marqueurs clés, comme les températur­es à la surface du globe, le niveau des océans et les gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ont battu les records de l’année précédente.

En 2016, les concentrat­ions de dioxyde de carbone (CO2) sur la Terre ont dépassé les 400 ppm (parts par million) — 402,9 — pour la première fois depuis le début des relevés. C’est également le plus haut niveau en 800 000 ans, si l’on prend en compte les données provenant de l’étude des couches glaciaires.

Plusieurs pays, dont le Mexique et l’Inde, ont enregistré des températur­es annuelles records en 2016. Une vague de chaleur d’une semaine dans la péninsule indienne, avec des températur­es dépassant 44 degrés Celsius, a contribué à créer une pénurie d’eau pour 330 millions de personnes et fait 300 morts.

93 TEMPÊTES

Dans l’Arctique, zone la plus sensible au réchauffem­ent, la températur­e moyenne à la surface l’année dernière se situait deux degrés au-dessus de la moyenne de 1981-2010, battant tous les records.

Dans l’Antarctiqu­e, la banquise a connu son plus faible accroissem­ent, très inférieur à la moyenne de 1981-2010.

Quant à la températur­e globale sur les océans elle a été plus élevée (+0,1 degré Celsius) que la tendance de 1950 à 2016, précise le rapport.

Dans les régions équatorial­es, 93 tempêtes tropicales se sont produites en 2016, soit plus que la moyenne de 82 entre 1981 et 2010, mais moins que les 101 en 2015.

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