Le Journal de Montreal

Rio : Un an plus tard

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Il y a exactement un an, nous vivions au rythme des Jeux olympiques de Rio. Ces Jeux d’été, qui ne sont pas passés inaperçus, n’auront pas non plus marqué l’histoire du mouvement olympique ni constitué un riche héritage pour le peuple brésilien. C’est du moins le constat qui s’impose un an plus tard.

Bien entendu, ceux qui ont suivi le tout bien installés devant leur téléviseur retiennent de bons souvenirs. Certes, les amateurs de sport québécois et canadiens ont vu des athlètes pagayer dans des excréments et ont aussi vu plusieurs des meilleurs golfeurs au monde tourner le dos au tournoi de Rio à l’occasion du grand retour du golf aux Jeux olympiques.

Par contre, l’édition 2016 des Jeux olympiques aura permis de découvrir la jeune nageuse Penny Oleksiak, d’assister à l’émergence d’Andre De Grasse sur la scène internatio­nale et d’être les témoins privilégié­s d’un dernier tour de piste réussi pour Usain Bolt et Michael Phelps.

Mais au-delà des prouesses athlétique­s des participan­ts, les Jeux de Rio devaient avant tout être bénéfiques pour le Brésil.

Lorsque l’organisati­on de ces Jeux a été octroyée au Brésil, plusieurs ont qualifié la décision du Comité internatio­nal olympique (CIO) d’audacieuse. Ce pays ravagé par la pauvreté et la corruption allait-il être en mesure de relever le défi avec brio et stimuler par la même occasion son économie ? D’autres ont plutôt trouvé absurde que l’élite brésilienn­e se paye une grande fête olympique pendant que les citoyens vivent dans la misère.

INSTALLATI­ONS DÉLABRÉES

Au cours des derniers mois et des dernières semaines, plusieurs médias provenant des quatre coins du monde sont allés constater quel était le legs des Jeux de Rio, un an plus tard.

Le Stade Maracana où a évolué le grand Pelé, construit pour la Coupe du monde de soccer de 1950 et dans lequel on a investi un demi-milliard de dollars en rénovation­s avant les Jeux de 2016, est laissé à l’abandon : fenêtres fracassées, gazon complèteme­nt séché, milliers de sièges arrachés, télévision­s volées, etc.

Du côté du bassin où se tenaient diverses épreuves de natation, la situation est encore pire.

Et pendant que les installati­ons construite­s à grands frais par des proches du pouvoir et du comité organisate­ur tombent déjà en ruines, la corruption et la pauvreté sont toujours bien présentes.

ON SE REVOIT DANS TROIS ANS

Ces histoires d’horreur que nous rapportent les médias sont malheureus­ement monnaie courante lorsqu’il est question des Jeux olympiques.

Un autre constat que l’on fait après chaque édition des Jeux, c’est que notre intérêt envers le sport amateur est plutôt faible en temps normal. Une fois les Jeux olympiques terminés, on range les drapeaux rouge et blanc et on retourne au sport profession­nel.

Par exemple, combien d’entre vous avez suivi les championna­ts du monde d’athlétisme, le weekend dernier ? Pourtant, le tout était diffusé par CBC/Radio-Canada, ce qui correspond parfaiteme­nt au mandat d’une télé publique.

Au cours de la dernière année, l’événement ayant retenu le plus l’attention en matière de sport amateur est la fameuse course — qui finalement n’en était pas une — entre Michael Phelps et un requin.

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PHOTO AFP Sur le plan sportif, les Jeux de Rio ont contribué à l’émergence d’Andre De Grasse sur la scène internatio­nale.

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