Le Journal de Montreal

Les années folles...

Le vétéran Jacques Villeneuve a marqué le Grand Prix de Trois-Rivières

- Louis Butcher LButcherJD­M Les deux dernières présences de Villeneuve au GP de Trois-Rivières ont été réalisées en 2015 (Formule 1600) et 2004 (Série FASCAR).

SAINT-CUTHBERT | À une certaine époque, on ne pouvait imaginer un Grand Prix de Trois-Rivières sans la présence d’un membre de la célèbre famille Villeneuve.

Et particuliè­rement de Jacques, le frère de Gilles, qui compte 17 participat­ions à cet événement, dont on célèbre les 50 ans d’existence en 2017.

Aujourd’hui retraité, Villeneuve a accepté d’ouvrir son album de souvenirs à l’occasion d’une entrevue qu’il nous a accordée hier, à sa résidence de Saint-Cuthbert.

« J’y ai vécu de bons moments, s’est rappelé l’ancien pilote âgé aujourd’hui de 63 ans. Moi, finir deuxième ne m’intéressai­t pas, comme partout ailleurs. Des fois ça passait, d’autres fois ça cassait. L’important, c’était de donner le maximum. Je voulais toujours rouler en avant et gagner. »

Ce qu’il a fait à cinq reprises, dont trois en Formule Atlantique, cette discipline qui était considérée comme l’épreuve reine du Grand Prix de Trois-Rivières.

À LA DERNIÈRE MINUTE

« Au début des années 1990, j’étais sans volant, mais l’organisati­on tenait à ma participat­ion en attirant des commandita­ires uniquement pour cette course, dit-il. C’étaient souvent des ententes de dernière minute.

« Je ne testais pas la monoplace avant le vendredi matin. Le contexte n’était pas facile, mais ça ne m’a jamais empêché de peser sur la suce, même si je savais que ma voiture n’était pas toujours compétitiv­e. »

UN DÉPART À… RECULONS

Des anecdotes savoureuse­s, Villeneuve en a évidemment quelques-unes, dont l’une en Formule Atlantique, en 1980.

« Je m’étais qualifié troisième, raconte-t-il. Sur la grille, j’ai constaté qu’il y avait un bon espace entre les deux premiers et me suis dit que je devais tenter de me faufiler entre les deux, dès le signal du départ.

« Je suis malheureus­ement parti trop vite, alors que toutes les voitures étaient encore immobilisé­es. Je me suis mis à reculer pour reprendre ma place, mais le départ a été donné quelques instants plus tard.

« Je me suis alors retrouvé dernier et j’ai pu néanmoins remonter tout le peloton. Mais j’ai sans doute poussé beaucoup trop fort puisque j’ai été contraint à l’abandon à la mi-course. Il n’y avait plus rien qui fonctionna­it dans ma voiture. »

Le signaleur, installé sur une nacelle, avait créé une confusion en manipulant le drapeau avant le départ. Et il aurait dû aussi retarder la mise à feu en voyant Villeneuve reculer pour reprendre sa place.

DES MONSTRES SUR LA PISTE

Les nostalgiqu­es ne peuvent oublier les belles années du Grand Prix de Trois-Rivières où trois épreuves principale­s, Formule Atlantique, Trans-Am et Can-Am, meublaient la journée du dimanche.

Ces bolides Can-Am étaient considérés comme de véritables monstres sur la piste.

Villeneuve compte deux participat­ions dans cette série. D’abord en 1982, année du décès tragique de son frère Gilles, où il s’est amusé, au volant d’une modeste Osella, engagée dans la classe des deux litres.

« Je réussissai­s à rouler aussi vite que les voitures de la catégorie cinq litres, soulignet-il. Je n’ai toutefois pas pu rallier l’arrivée, victime d’un bris mécanique. »

L’année suivante, il s’était payé la traite. C’est au volant, justement, d’une voiture à cinq litres qu’il a participé à l’épreuve. Une course qu’il a d’ailleurs gagnée.

« C’est probableme­nt mon meilleur souvenir du Grand Prix de Trois-Rivières. J’adorais piloter ces grosses bagnoles très puissantes entre les murs de ciment. Ces voitures étaient brutales et leur accélérati­on foudroyant­e. »

DES SIGNALEURS CRAINTIFS

On s’est fait dire, cette année-là, que Villeneuve avait fait peur à certains signaleurs sur la piste par son pilotage très spectacula­ire. Si bien que chaque fois qu’il sortait des puits à bord de sa Can-Am, les préposés se passaient le mot sur les ondes radio en disant « Attention Villeneuve est en piste... »

Le principal intéressé ne comprend pas pourquoi on était aussi craintif à son égard.

« C’est vrai que ça passait proche, a conclu Villeneuve, mais j’étais toujours en contrôle. D’ailleurs, je n’ai jamais eu d’accident avec la Can-Am à 5 litres à Trois-Rivières. »

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PHOTO LOUIS BUTCHER Maintenant à la retraite, Jacques Villeneuve est le porte-parole des concession­naires Duclos Chrysler à Longueuil, Mercier et Salaberry-de-Valleyfiel­d.
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