Le Journal de Montreal

FEDERER TRIME DUR POUR AVANCER AU TABLEAU

Un lent départ a failli lui jouer un vilain tour face à David Ferrer

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

Roger Federer n’a pas eu la vie facile au Stade Uniprix, hier après-midi. David Ferrer a inquiété son armée de partisans avant que le Maître ne l’emporte en trois manches de 4-6, 6-4 et 6-3.

Un lent départ du Suisse a expliqué les 116 minutes de jeu de ce duel de troisième tour sur le court central. Il a ainsi perdu un premier set depuis la mi-juin, dans une défaite contre l’Allemand Tommy Haas, à la Coupe Mercedes, mettant fin à une impression­nante séquence de 32 manches gagnées de suite.

« Pour être honnête, c’est normal de perdre des manches et des parties. On ne peut pas toujours tout gagner. J’aime m’exposer dans ce genre de match, a témoigné Federer, qui a remporté une 17e victoire face à Ferrer. Je suis fier, parce que je sais que je peux mieux jouer. David aussi le sait. Nous avons bataillé pour gagner. Il a eu un bon départ et j’ai eu le dernier mot à la fin. C’est ce qui est important. »

SERVICE ABSENT

Des difficulté­s au service, des coups droits et des revers manqués ont expliqué un rare mauvais rendement de la troisième raquette mondiale. Dans un rare élan de caractère, il a fait des heureux en expédiant la balle dans la section 203 après une frappe ratée. Un coup de circuit digne de ceux de Gary Carter à l’époque des Expos au parc Jarry.

Il a néanmoins excellé et gagné de précieux échanges grâce à ses volées superbemen­t exécutées et déposées hors de portée de l’Espagnol de 35 ans. Sous les encouragem­ents des 11 500 spectateur­s, il a retrouvé son aplomb en milieu de manche initiale, gagnant trois jeux consécutif­s. Mais Ferrer a tenu le coup.

« David retournait bien mes seconds services. Je n’étais pas capable de placer ma première balle où je le désirais en jeu. Il m’a fait mal sur mon deuxième service. Je n’avais pas assez de rythme. Le court est rapide. Avec la surface, je ne pouvais pas juste décider où placer la balle, parce qu’il était rapide. J’ai dû rentrer dans la bataille, accepter de faire des erreurs. Il fallait que je progresse dans le match. »

AJUSTEMENT­S SALUTAIRES

Dès le second set, ses ajustement­s au service ont porté leurs fruits alors qu’il a gagné 12 de ses 16 points en présentant un taux de réussite de 75 %.

Il a également brisé son rival à ses deux premiers tours en possession de la balle. Et, pour remporter cette manche, il a sauvé deux balles de bris grâce à ses puissantes frappes.

Le champion de 19 titres du Grand Chelem a mis la pédale au plancher durant la manche ultime, poivrant Ferrer de trois as, ses 10e, 11e et 12e, en plus de dominer dans chacun des aspects du jeu. Avec ses combinaiso­ns imprévisib­les, il l’a promené de long en large sur le terrain.

Federer a ainsi remporté sa 33e victoire de la saison et sa 21e sur surface dure, tout en conservant sa fiche parfaite après avoir perdu la première manche. Il affrontera l’Espagnol Roberto Bautista Agut en quarts de finale cet après-midi. Un joueur présentant un style semblable à celui de l’athlète qu’il a vaincu hier.

Se relevant d’une blessure au tendon d’Achille, les déboires de Ferrer face aux membres du top 10 mondial se poursuiven­t puisqu’il a prolongé sa séquence à 13 défaites face à l’un de ceux-ci.

Son dernier gain d’importance remonte à avril 2014, alors qu’il avait vaincu le numéro un mondial de l’époque, Rafael Nadal, en quarts de finale.

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Le Suisse Roger Federer a eu besoin de tout son petit change pour quitter le Stade Uniprix avec la victoire face à David Ferrer hier.
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