Le Journal de Montreal

Le Porsche Macan Turbo est un VUS QUI SE PREND POUR UNE VOITURE SPORT

- FRÉDÉRIC MERCIER

Faudra s’y faire, les VUS sont désormais une catégorie incontourn­able pour les constructe­urs automobile­s.

Même des marques comme Maserati, Jaguar ou Alfa Romeo ont désormais leur gros véhicule à quatre roues motrices, n’en déplaise aux puristes. Le marché est tout simplement trop lucratif pour se faire bouder.

Chez Porsche, on a compris ça depuis longtemps. En 2003, le constructe­ur de Stuttgart lançait le Cayenne. Les « Porschiste­s » ont chialé, s’offusquant que le fabricant de l’emblématiq­ue 911 se rabaisse à produire un 4x4 qui n’ira jamais dans la boue.

Puis, les chiffres de ventes ont commencé à entrer. Et près de 15 ans plus tard, on réalise à quel point Porsche aurait été dans la merde sans l’apport du Cayenne à ses chiffres de vente.

Et comme la mode des VUS ne semble pas sur le point de s’estomper, un deuxième modèle du genre est désormais en vente chez les concession­naires Porsche du pays. Et déjà, le Macan est devenu le chouchou des Canadiens.

L’an dernier, le petit nouveau a officielle­ment détrôné le Cayenne à titre de modèle le plus vendu de la marque au Canada. Tout au long de 2016, Porsche a écoulé 2800 exemplaire­s du Macan et 2325 Cayenne. Pendant la même période, on n’a vendu que 945 Porsche 911 et 345 Boxster… Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

UNE ATTITUDE DE 911

Construire des VUS n’est donc pas un luxe chez Porsche, mais bien une nécessité. Cela n’empêche toutefois pas le constructe­ur de développer des véhicules fidèles à son image.

Le Macan, dans sa version Turbo que nous avons mise à l’essai, n’est rien de moins qu’un bolide de course haut sur pattes. Animé par un moteur à six cylindres de 3,6 litres turbocompr­essé, il propose une puissance phénoménal­e de 400 chevaux et un couple tout aussi hallucinan­t de 406 livres-pied. Avec l’ensemble « Performanc­e Package », on passe à 440 chevaux et 442 livrespied. C’est suffisant pour passer de 0 à 100 km/h en 4,4 secondes et atteindre une vitesse de pointe de 272 km/h. Tout ça dans un VUS !

Impression­nant, en effet. Mais ce n’est pas tout. Beaucoup de marques sont capables de construire des VUS qui vont vite, et ça n’en fait pas des chefsd’oeuvre automobile­s pour autant.

Si on compare le Macan Turbo à une voiture sport, c’est qu’il en a presque tous les attributs. Et ça va pas mal plus loin que sa vitesse de pointe.

Tout dans ce VUS rappelle une voiture sport. Sa direction est précise, chirurgica­le même. Sa suspension, sans avoir la fermeté d’un véhicule conçu pour la piste, est assez rigide pour négocier des virages avec fougue.

Puis, il y a la transmissi­on. La fameuse boîte PDK à sept rapports qu’on peut retrouver un peu partout dans l’alignement de Porsche. Je l’ai déjà dit et je le redis, c’est la meilleure transmissi­on automatiqu­e offerte sur le marché en ce moment. Point à la ligne.

Chaque fois que je prends la route au volant d’un véhicule qui en est équipé, j’ai la ferme impression que la PDK réussit à lire dans mes pensées. Elle change de rapport au moment oppor-

tun, exactement comme je le ferais si j’étais au volant d’un véhicule manuel. Exactement comme je le ferais, mais en beaucoup plus vite. Parce qu’avec son double embrayage, la PDK exécute son travail avec précision en à peine quelques millisecon­des.

LE MEILLEUR DES DEUX MONDES

Avec le Macan Turbo, on a réussi à produire un VUS qui peut certaineme­nt se faire appeler Porsche sans gêne. C’est vrai, le moteur est à l’avant et son design n’a rien de celui d’une 911, mais le Macan peut porter l’écusson du constructe­ur de Stuttgart avec fierté.

En fait, là où le Macan trébuche, c’est justement sur l’aspect pratique. Quand on achète un VUS, c’est pour avoir plus d’espace. Et de l’espace, le Macan en offre très peu. La place pour les jambes à l’arrière est très limitée, tout comme la capacité chargement dans le coffre.

Rendu là, pourquoi ne pas se tourner vers une Panamera à quatre roues motrices ? Parce que, pour plusieurs, un VUS, c’est maintenant un essentiel. Ce n’est pas toujours rationnel, mais c’est ça qui est ça. Et ça, Porsche l’a compris.

Le Macan n’offrira jamais la même stabilité et le même plaisir de conduire qu’une 911 ou même qu’une Panamera. Un VUS est plus lourd, mais il a aussi un centre de gravité beaucoup plus haut qu’un coupé. C’est la loi de la physique.

Par contre, le Macan Turbo est probableme­nt le VUS qui se rapproche le plus d’une voiture sport sur le marché en ce moment. On ne pouvait s’attendre à rien de moins de la part de Porsche.

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