Le Journal de Montreal

La victime craint toujours de sortir de chez elle

- CLAUDIA BERTHIAUME

Une femme qui a été menacée de mort par son ex-conjoint fait des crises d’angoisse à la simple idée de sortir de chez elle, même si son harceleur est en prison depuis quatre mois.

« Je sors et je tremble de tous mes membres », a illustré d’une voix faible la femme dont nous taisons l’identité.

La dame de 51 ans a témoigné hier dans le cadre des observatio­ns sur la peine de son ex-conjoint, Marc Laroche, au palais de justice de Laval.

La quinquagén­aire a indiqué à la juge Lise Gaboury que sa vie était devenue un enfer le jour où elle a définitive­ment quitté l’accusé, en novembre 2016. Laroche et la victime auraient été en couple pendant trois ans, selon ce que celle-ci avait dit au Journal en avril dernier.

HARCÈLEMEN­T

Son ex-conjoint venait alors d’être maîtrisé de façon musclée par les policiers de Laval après s’être présenté au bar où elle se trouvait, armé d’un sabre japonais. Il lui avait déjà fait des menaces de mort à plus d’une reprise.

Laroche acceptait mal la séparation, et la dame avait porté plainte à la police pour harcèlemen­t criminel.

« Il m’attendait dans mes escaliers, il m’appelait, il me textait, il s’est présenté à des endroits où j’étais », a énuméré la femme hier.

Ces agissement­s ont laissé une marque indélébile dans la mémoire de la dame. « Je ne suis pas capable d’aller dans des endroits publics. À l’épicerie et dans les stationnem­ents, je suis toujours en état d’insécurité. J’ai toujours peur de voir apparaître quelqu’un par surprise derrière moi », a-t-elle détaillé.

Même si son ex-conjoint est en prison, la dame de 51 ans a expliqué avoir l’impression d’être elle-même prise au piège depuis leur rupture.

Elle a dû déménager, changer de numéro de téléphone, de voiture et de plaque d’immatricul­ation. « J’ai peur pour ma vie en tout temps », a-t-elle résumé.

EXCUSES

L’accusé a présenté des excuses à son ex-conjointe hier. « Elle n’a jamais été en danger, a-t-il soutenu. Je regrette mes gestes et mes paroles. Je ne veux faire de mal à personne. »

Contre-interrogé par la Couronne, Marc Laroche a répété qu’il n’en voulait pas à la dame.

« Je me fous d’elle, aujourd’hui », a-t-il laissé tomber.

Le frère de l’accusé a lui aussi tenté de rassurer le tribunal en jurant que Marc Laroche n’était pas violent.

« Dans le fond, tout ce qu’il essayait de dire à [son ex-conjointe], c’est qu’il n’était pas méchant », a souligné Normand Laroche.

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