Le pays est encore sous le choc
OUAGADOUGOU | (AFP) Le Burkina Faso était sous le choc hier au lendemain d’un attentat dans la capitale Ouagadougou ayant coûté la vie à 18 personnes, des Burkinais et des étrangers, qui rappelle le mode opératoire d’une attaque jihadiste sanglante il y a un an et demi. Un deuil national de trois jours a été décrété par les autorités à compter d’hier.
L’attaque « terroriste », menée par des jihadistes présumés, a visé à partir de 21 h dimanche soir le café-restaurant Aziz Istanbul, dans le centre-ville de Ouagadougou, particulièrement fréquenté par des expatriés au moment de la retransmission de matchs de soccer.
« Ils ont commencé à tirer sur la terrasse, on est monté par l’escalier jusqu’en haut, on était couché par terre, les assaillants sont venus, ils ont pointé leurs fusils sur nous (...) je ne comprenais pas leur langue, c’était de l’arabe ou quoi », a raconté un rescapé, interrogé dans un hôpital à Ouagadougou par la télévision nationale.
GENDARMES
En fin de journée hier, le quartier était toujours bouclé par des gendarmes, qui ont précisé que des enquêteurs étaient encore sur les lieux. Les vitres du café-restaurant Aziz Istanbul ont été brisées et de nombreux impacts de balles étaient visibles sur la façade du bâtiment de deux étages.
Plus loin sur l’avenue N’Krumah, grande artère du centre de Ouagadougou, une centaine de personnes était massées derrière des barrières, à environ 300 mètres du restaurant. Plusieurs personnes circulant en mobylettes s’arrêtaient pour tenter d’apercevoir la scène de l’attentat et échanger avec d’autres passants.
« Je sens une très grande émotion, c’est quelque chose qui touche au coeur, c’est des êtres humains qu’on est en train de terrasser », a témoigné auprès de l’AFP Yacouba Rabo, 28 ans.
SIMILITUDES AVEC 2016
Lors d’un point de presse, la procureure du Burkina Faso, Maïza Sérémé, a affirmé que les « assaillants étaient très jeunes, de peau claire et noire ». « Ils sont allés au combat pour mourir », a-t-elle lancé. Ils ont utilisé une moto pour arriver sur les lieux et « chacun des terroristes était armé d’un AK47 », a-t-elle ajouté.
La procureure a relevé des « similitudes dans le mode opératoire » avec l’attaque jihadiste sanglante du 15 janvier 2016. Un commando avait alors attaqué avec des armes automatiques le café Cappuccino et plusieurs autres établissements, dont l’hôtel de luxe Splendid. Cette attaque, revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avait fait 30 morts et 71 blessés, en majorité des étrangers.