Le Journal de Montreal

Maduro mobilise ses troupes en réponse aux menaces américaine­s

Le président vénézuélie­n ordonne des exercices militaires dans tout le pays

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CARACAS | (AFP) Le président vénézuélie­n Nicolas Maduro a mobilisé hier des milliers de partisans et ordonné des exercices de l’armée dans tout le pays, après la menace de son homologue américain Donald Trump d’une interventi­on militaire pour régler la crise.

« J’ai donné l’ordre à l’état-major des forces armées de préparer un exercice national, civique et militaire, de défense totale et armée de la patrie vénézuélie­nne » les 26 et 27 août, a annoncé le dirigeant socialiste face à la foule réunie à Caracas.

Par milliers, les manifestan­ts ont dénoncé les paroles de M. Trump qui ont provoqué un tollé en Amérique latine et alimentent la théorie du complot du président Maduro.

Certains portaient des chapeaux hauts de forme décorés de la bannière étoilée américaine et arboraient un écusson de Superman sur le torse, un costume censé représente­r l’envahisseu­r américain.

Au son de la chanson Yankee go home! (Les Américains, rentrez chez vous !), les partisans du gouverneme­nt, vêtus de rouge – la couleur traditionn­elle du chavisme, le courant au pouvoir –, se sont rassemblée­s face au palais présidenti­el.

VAINCRE L’IMPÉRIALIS­ME

Nicolas Maduro leur a demandé de se préparer à « défendre la paix, avec les chars d’assaut, les avions, les missiles ».

« Nous allons vaincre la menace militaire de l’impérialis­me nord-américain », a assuré le chef de l’État avant de crier, en choeur avec des milliers de ses sympathisa­nts : « Trump go home ! Qu’on entende ça jusqu’à Washington ! »

La tension est montée d’un cran depuis que le dirigeant américain a évoqué vendredi une possible « option militaire » pour résoudre la crise au Venezuela, où les manifestat­ions anti-Maduro ont fait 125 morts en quatre mois dans un pays en plein naufrage économique.

TOUJOURS PAS DE PLAN

Le Pentagone a toutefois précisé hier que la Maison-Blanche ne lui a pour l’instant pas demandé d’étudier ce scénario.

Sans évoquer de projet militaire, le vice-président américain Mike Pence a, lui, affirmé hier que Washington ne laisserait pas le Venezuela se transforme­r en « État en faillite » mettant en péril la sécurité de la région.

« Nous ne resterons pas les bras croisés tandis que le Venezuela s’effondre », a-t-il mis en garde lors d’un déplacemen­t en Colombie, assurant toutefois que Washington souhaitait « une solution pacifique ».

Des paroles qui alimentent l’idée du président socialiste d’une conspirati­on de « l’empire » américain pour le renverser avant la fin de son mandat en janvier 2019.

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