« JE VOULAIS AVOIR DES AVEUX DE MON PÈRE »
La fille de Diane Grégoire s’ouvre pour la première fois sur le drame familial qui a bouleversé sa vie, jusqu’à la pousser à aider les policiers pour tenter de piéger son père, Paul Laplante, pour le meurtre de sa mère.
Paul Laplante était un homme « très contrôlant » qui avait « besoin de mener les choses » et il n’acceptait pas de se retrouver « coincé dans une position vulnérable », comme dans une salle d’interrogatoire de police ou en prison.
D’après sa fille Elizabeth, le suicide de son père – par pendaison à l’aide d’un drap dans sa cellule de la prison de Rivière-des-Prairies, le 9 janvier 2012 – était « conséquent avec ce qu’il était et ce qu’il disait ».
« Mon père m’a déjà dit qu’il avait songé au suicide alors qu’il avait le même âge que mon petit frère Gregory qui s’est enlevé la vie à 13 ans. Sa mort nous a évité de devoir aller le confronter devant le tribunal. Déjà que le jour de sa comparution, il n’était même pas capable de nous regarder, dans la salle de cour. Je trouvais ça difficile », a-t-elle dit en entrevue au Journal.
Elle croit d’ailleurs que le suicide du cadet des trois enfants, le 5 février 2007, a pu expliquer en partie le « geste d’une extrême violence » dont son père était inculpé.
« Oui, il y a l’héritage [de 1 million $, a déjà rapporté Le Journal] que ma mère avait reçu de sa mère en 2007. Et oui, en cas de séparation, mon père se serait peut-être retrouvé devant rien. Mais on peut difficilement dissocier le suicide de mon petit frère de son geste. C’est peut-être la perte de contrôle la plus complète qu’il ait pu vivre. » TU NE M’AS PAS TUÉE
Elizabeth Laplante a accepté de parler au Journal de l’épreuve qu’elle a vécue parce que c’est ce qu’elle fera en animant la série documentaire Tu ne m’as pas tuée, dont le premier de dix épisodes sera diffusé le 22 août, sur la chaîne télé Moi et cie.
Elle a aussi obtenu des témoignages de survivants d’autres drames familiaux pour comprendre comment ils sont arrivés à « se reconstruire ».
« C’est un peu en raison de l’incompréhension que je vis encore aujourd’hui face à cette partie la plus noire de ma vie que j’ai accepté de livrer mon histoire et de m’investir dans cette série. Pour montrer que l’humain est capable de survivre à des drames semblables. Et aussi parce que ça me donne la chance de rendre enfin hommage à ma mère et de mettre l’accent sur la victime. »
On y inclura notamment des extraits de vidéos amateurs tournées par Paul Laplante où l’on voit notamment sa conjointe apporter un gâteau d’anniversaire avec trois chandelles à leur fille. Et une fête de Noël durant laquelle il offre à Diane Grégoire son manteau d’hiver Kanuk de couleur jaune qu’elle portait le jour où elle a été assassinée.