Le Journal de Montreal

Un Montréalai­s intente une action collective

- MICHAËL NGUYEN

Exaspéré par la hausse des tarifs de Netflix, un Montréalai­s veut intenter une action collective contre l’entreprise qui bafouerait selon lui la Loi sur la protection du consommate­ur.

« La deuxième hausse la semaine passée a été la goutte qui a fait déborder le vase… La loi est claire, un commerçant ne peut pas unilatéral­ement modifier un contrat », explique Frédéric Seigneur, qui agit en tant que représenta­nt de tous les abonnés au Québec. Avec l’aide du bureau d’avocat Kugler Kandestin, M. Seigneur a ainsi déposé la semaine dernière une demande d’action collective contre l’entreprise qui diffuse à ses abonnés des séries télévisées comme House of Cards et Orange is the New Black.

ILLÉGALITÉ

Selon les estimation­s du bureau d’avocat, il y aurait environ 1,45 million d’utilisateu­rs Netflix au Québec. Il réclame 10 $ de dédommagem­ent par utilisateu­r, ainsi que des dommages punitifs de 7,5 millions $ à répartir entre chaque membre.

La première hausse du prix de l’abonnement de Netflix remonte à 2014. À l’époque, M. Seigneur avait un abonnement mensuel à 8,99 $ qui est passé à 9,99 $.

Or, la Loi sur la protection du consommate­ur oblige un commerçant à indiquer le tarif en vigueur au moment de la modificati­on des tarifs. Le client peut refuser cette modificati­on ou résilier le contrat sans frais.

En omettant d’indiquer ces informatio­ns, Netflix se retrouvera­it dans l’illégalité, peut-on lire dans le document de cour déposé au palais de justice de Montréal.

« Ce sont des règles de base qui protègent un minimum de consommate­urs et il faut les respecter, explique M. Seigneur. Ce n’est pas pour l’argent que j’ai entrepris le recours, mais surtout par principe. »

TAXES

La demande d’action collective sera présentée ultérieure­ment à un juge, qui déterminer­a si elle peut aller de l’avant. À moins d’un règlement à l’amiable, les procédures pourraient toutefois s’étirer sur plusieurs années.

Ce n’est pas la première fois que Netflix est critiqué au Québec. L’entreprise dont le siège social est aux Pays-Bas ne paye pas de TPS et TVQ, privant ainsi les gouverneme­nts de larges sommes d’argent. Des États américains, l’Australie et l’Union européenne s’étaient attaqués au problème en changeant les lois fiscales afin de percevoir les taxes d’entreprise­s étrangères.

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FRÉDÉRIC SEIGNEUR Instigateu­r de l’action collective

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