Une veuve réclame plus d’aide pour les policiers
La conjointe d’un agent qui s’est suicidé plaide pour un meilleur soutien
QUÉBEC | La conjointe éplorée d’un policier qui a récemment mis fin à ses jours réclame un meilleur soutien pour les agents qui vivent une situation de détresse et insiste également pour que ceux-ci n’hésitent pas à demander de l’aide.
Nadia Malenfant est la conjointe d’Alexandre Dubois, qui travaillait pour la Sûreté du Québec depuis 20 ans et qui était patrouilleur au poste autoroutier du secteur de Saint-Nicolas, à Lévis.
En profonde détresse, l’homme de 42 ans s’est enlevé la vie avec son arme de service le 24 juillet dernier au parc Valéro, à Lévis.
Mme Malenfant raconte que son conjoint – qui gardait des cicatrices d’interventions effectuées pendant sa carrière – a réellement sombré à la suite d’un litige avec un individu auquel il avait remis une banale contravention de 100 $ en avril 2016. Le policier aurait fait une erreur sur la direction de l’automobiliste intercepté, dans le rapport qu’il avait déposé. « Le monsieur voulait se venger de façon tout à fait gratuite », poursuit-elle.
DÉONTOLOGIE POLICIÈRE
Bien que l’individu ait été reconnu coupable de son infraction, il a porté plainte en déontologie policière. Essuyant un refus, l’homme a refusé de lâcher prise. « Il s’est donc plaint au directeur général de la Sûreté du Québec pour fabrication de faux ou parjure, ce qui entraîne automatiquement une enquête interne. »
Or, pour le policier qui avait un parcours sans faille, il était inconcevable d’avoir commis une telle erreur. « Il ne pouvait pas y croire. Il le répétait sans cesse », se désole Mme Malenfant.
Tout a déboulé le 12 juillet dernier, lorsque ses supérieurs l’ont avisé des accusations de parjure qui pesaient contre lui. « Les policiers sont là pour protéger et aider. Ils mériteraient la même chance qu’un citoyen normal. La SQ aurait dû le soutenir, mais ils sont traités comme des criminels et sont presque désavoués », poursuit-elle.
IL NE VOYAIT PAS DE SOLUTIONS
Le lundi 24 juillet, le jour où Alexandre a commis l’irréparable, il devait aller prendre connaissance des accusations déposées contre lui. « C’est un papier assez dur à lire. Il devait aller remettre son arme et retourner chez lui », indique la conjointe.
Le vendredi juste avant, le policier est allé se vider le coeur à son adjoint et a pris son arme. Peu importe l’issue de l’enquête, l’agent Dubois ne voyait pas de solutions. « Il disait que si ça se rendait en cour, accusé ou pas, sa face allait être dans les journaux et nous allions être salis », confie la conjointe.