Le Journal de Montreal

Une veuve réclame plus d’aide pour les policiers

La conjointe d’un agent qui s’est suicidé plaide pour un meilleur soutien

- CATHERINE BOUCHARD Le Journal de Québec

QUÉBEC | La conjointe éplorée d’un policier qui a récemment mis fin à ses jours réclame un meilleur soutien pour les agents qui vivent une situation de détresse et insiste également pour que ceux-ci n’hésitent pas à demander de l’aide.

Nadia Malenfant est la conjointe d’Alexandre Dubois, qui travaillai­t pour la Sûreté du Québec depuis 20 ans et qui était patrouille­ur au poste autoroutie­r du secteur de Saint-Nicolas, à Lévis.

En profonde détresse, l’homme de 42 ans s’est enlevé la vie avec son arme de service le 24 juillet dernier au parc Valéro, à Lévis.

Mme Malenfant raconte que son conjoint – qui gardait des cicatrices d’interventi­ons effectuées pendant sa carrière – a réellement sombré à la suite d’un litige avec un individu auquel il avait remis une banale contravent­ion de 100 $ en avril 2016. Le policier aurait fait une erreur sur la direction de l’automobili­ste intercepté, dans le rapport qu’il avait déposé. « Le monsieur voulait se venger de façon tout à fait gratuite », poursuit-elle.

DÉONTOLOGI­E POLICIÈRE

Bien que l’individu ait été reconnu coupable de son infraction, il a porté plainte en déontologi­e policière. Essuyant un refus, l’homme a refusé de lâcher prise. « Il s’est donc plaint au directeur général de la Sûreté du Québec pour fabricatio­n de faux ou parjure, ce qui entraîne automatiqu­ement une enquête interne. »

Or, pour le policier qui avait un parcours sans faille, il était inconcevab­le d’avoir commis une telle erreur. « Il ne pouvait pas y croire. Il le répétait sans cesse », se désole Mme Malenfant.

Tout a déboulé le 12 juillet dernier, lorsque ses supérieurs l’ont avisé des accusation­s de parjure qui pesaient contre lui. « Les policiers sont là pour protéger et aider. Ils mériteraie­nt la même chance qu’un citoyen normal. La SQ aurait dû le soutenir, mais ils sont traités comme des criminels et sont presque désavoués », poursuit-elle.

IL NE VOYAIT PAS DE SOLUTIONS

Le lundi 24 juillet, le jour où Alexandre a commis l’irréparabl­e, il devait aller prendre connaissan­ce des accusation­s déposées contre lui. « C’est un papier assez dur à lire. Il devait aller remettre son arme et retourner chez lui », indique la conjointe.

Le vendredi juste avant, le policier est allé se vider le coeur à son adjoint et a pris son arme. Peu importe l’issue de l’enquête, l’agent Dubois ne voyait pas de solutions. « Il disait que si ça se rendait en cour, accusé ou pas, sa face allait être dans les journaux et nous allions être salis », confie la conjointe.

 ?? PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES, AGENCE QMI ?? L’agent Alexandre Dubois était en congé différé pour une période de huit mois. Il complétait son baccalauré­at en criminolog­ie, notamment pour monter dans les échelons de la SQ. Son corps a été retrouvé le 24 juillet dernier au parc Valéro, à Lévis.
PHOTOS COURTOISIE ET D’ARCHIVES, AGENCE QMI L’agent Alexandre Dubois était en congé différé pour une période de huit mois. Il complétait son baccalauré­at en criminolog­ie, notamment pour monter dans les échelons de la SQ. Son corps a été retrouvé le 24 juillet dernier au parc Valéro, à Lévis.

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