Nathalie Normandeau n’aidera pas Québec
QUÉBEC | L’ex-ministre Nathalie Normandeau a annoncé hier qu’elle mettait fin à sa collaboration avec les procureurs du Québec et du Canada dans le cadre d’une poursuite de 150 millions $ intentée par l’entreprise américaine Lone Pine.
Notre Bureau d’enquête révélait hier que les deux États avaient sollicité et obtenu son aide depuis 2014 afin de se défendre contre Lone Pine, une compagnie gazière et pétrolière.
Lors de son émission 100 % Normandeau, hier, sur les ondes de BLVD 102,1 à Québec, l’ex-vice-première ministre a longuement expliqué sa position. Ainsi, à moins d’y être contrainte, elle ne témoignera pas en faveur des deux gouvernements devant le tribunal de l’ALENA, dont les audiences doivent se tenir du 2 au 13 octobre à Toronto.
Déjà, mardi, son avocat Maxime Roy avait signifié cette décision au procureur du gouvernement du Canada Jean-François Hébert, dans un bref courriel dont le Bureau d’enquête a obtenu copie.
« À la suite d’une longue réflexion, ma cliente n’a plus l’intention de collaborer à l’affaire Lone Pine. Elle doit, maintenant, concentrer ses énergies à sa carrière professionnelle et sa défense dans l’affaire criminelle que vous ne pouvez ignorer », explique Me Roy.
PAS UNE VENGEANCE
À son émission, Mme Normandeau a insisté sur le fait qu’elle craint que les accusations de fraude, complot et abus de confiance, auxquelles elle doit répondre au Québec, ressurgissent devant le tribunal de l’ALENA.
« Qui défendra mes intérêts si les avocats de Lone Pine cherchent à défaire ma crédibilité ? Tout ça pour aider un ministère qui a porté des accusations contre moi ? Ce n’est pas une question de vengeance, mais on est dans une dynamique extrêmement inconfortable pour moi », a-t-elle justifié.
Les avocats des gouvernements se sont abstenus de commenter.