Le Journal de Montreal

L’ALENA, une question de survie

Grâce à l’entente, Dectro a maintenant 20 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis

- DIANE TREMBLAY

L’ALENA a été le fer de lance pour Dectro Internatio­nal, reconnaît son PDG Clément Beaumont, qui ne cache pas toutefois son inquiétude vis-à-vis des négociatio­ns qui s’amorcent.

Pour ce fabricant d’appareils spécialisé­s dans l’épilation au laser, basé à Québec, les États-Unis représente­nt aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaires.

« Lorsqu’on a commencé à faire de l’exportatio­n, le marché était difficile à pénétrer. C’était très protection­niste. L’ALENA a énormément aidé à ouvrir les esprits pour laisser entrer les compagnies canadienne­s. On utilisait cet argument auprès de nos clients en disant “regardez, nos gouverneme­nts ont signé une entente de libreéchan­ge. Les taxes vont diminuer progressiv­ement” », se remémore M. Beaumont.

Les États-Unis ont été le premier partenaire commercial de Dectro. Dès 1987, M. Beaumont et son ex-associé ont cherché des clients aux États-Unis.

« PREMIER MARCHÉ D’EXPORTATIO­N »

« On partait en voiture prendre part à des congrès. On a noué des contacts avec des partenaire­s qui nous ont aidés à ouvrir des portes. Au début, on était vus comme des “new kids on the block” parce qu’avant, les marchés étaient vraiment fermés. Il y avait des droits de douane sur tout. Lorsque l’entente a été officialis­ée en 1993, cela a facilité le commerce entre le Canada et les États-Unis. » L’entreprise est alors passée de 2 à 50 employés et ses produits sont aujourd’hui distribués dans 35 pays. Avant l’ALENA, les tarifs douaniers avoisinaie­nt les 7 %. Depuis l’ALENA, ces frais ont été éliminés graduellem­ent.

« C’est un avantage indéniable », a ajouté M. Beaumont. Sans l’ALENA, le parcours de Dectro aurait été très différent, souligne-t-il.

« Les États-Unis représente­nt notre premier marché d’exportatio­n. Avec la proximité, il était plus facile à développer, mais rapidement, on s’est aussi mis à développer le marché européen. »

DES PME PRÉOCCUPÉE­S

Cette fois-ci, M. Beaumont estime que le Canada aurait avantage à déléguer ses meilleurs négociateu­rs, car il s’attend à ce que les États-Unis se montrent très gourmands et il n’est pas le seul à penser ainsi. En fait, 28 % des PME canadienne­s qui font affaire avec les États-Unis ou le Mexique craignent que cette renégociat­ion ait un impact sur leurs activités.

Un sondage mené par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te montre que plusieurs enjeux liés à cette négociatio­n préoccupen­t les PME. La mobilité de la main-d’oeuvre, l’harmonisat­ion des règles pour alléger le fardeau administra­tif et le prolongeme­nt de la liste des marchandis­es en franchise de droits en Amérique du Nord ne sont que quelques exemples.

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PHOTO COURTOISIE Clément Beaumont, PDG de Dectro Internatio­nal de Québec (à droite), s’attend à ce que les États-Unis s’amènent avec une longue liste de revendicat­ions en vue du renouvelle­ment de l’ALENA.

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