Donald Trump accuse Amazon de détruire les petits commerçants
Le président américain s’en prend au géant de la vente sur internet
AFP | Donald Trump a attaqué hier le géant de la distribution en ligne Amazon, l’accusant de détruire le petit commerce et l’emploi, au moment où il se retrouve en difficulté avec plusieurs grands patrons américains.
« Amazon cause beaucoup de tort aux petits détaillants qui paient des impôts. Des villages, des villes dans tous les États-Unis souffrent. Beaucoup d’emplois sont détruits ! » a-t-il affirmé dans un tweet. Le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, est également le propriétaire du quotidien Washington Post, cible fréquente des attaques du président américain.
M. Trump n’a pas donné d’exemple précis, mais plusieurs secteurs de la vente au détail aux États-Unis, notamment l’habillement et l’électronique, ont vu leurs ventes baisser depuis quelques années face à la concurrence du commerce en ligne.
Les derniers chiffres officiels pour les ventes au détail ont montré une hausse de 0,6 % au mois de juillet et de 4,2 % sur un an aux États-Unis. Ce sont toutefois les distributeurs en ligne qui ont connu la plus forte hausse avec une progression de 1,3 % le mois dernier.
Le président est actuellement en délicatesse avec plusieurs grands patrons américains qui ont quitté ces derniers jours les différents cénacles qu’il a constitués autour de lui pour le conseiller en matière de politique économique et industrielle. Ils entendaient ainsi protester contre sa réaction après les violences samedi à Charlottesville et sa condamnation jugée trop tiède de l’extrême droite.
DANS LA TOURMENTE
Il était de nouveau dans la tourmente hier après son incroyable sortie de mardi quand il a affirmé que « les deux côtés » étaient responsables des violences qui ont fait un mort, suscitant un profond malaise au sein de son propre camp.
Doug McMillon, le patron du géant de la distribution Walmart, au premier rang face à la concurrence d’Amazon, fait partie du Forum stratégique et politique de M. Trump et a fait part de son intention d’y rester. Mais il avait néanmoins regretté dans un message posté avant la nouvelle déclaration présidentielle sur le site de Walmart que Trump n’ait pas initialement « saisi l’opportunité cruciale de rassembler notre pays en rejetant sans équivoque les actions horribles des suprémacistes blancs ».
M. Bezos, qui dès le début de la campagne présidentielle avait pris position contre M. Trump, ne fait partie d’aucun de ces conseils et autres forums.
Amazon a annoncé début janvier, avant l’investiture de M. Trump, la création de 100 000 emplois aux ÉtatsUnis dans les 18 prochains mois. Le porte-parole de M. Trump avait alors déclaré que « le président élu est heureux d’avoir joué un rôle dans cette décision d’Amazon ».