Les détaillants québécois exigent l’équité fiscale
Alors que débutent les discussions sur le renouvellement de l’ALENA, les détaillants québécois demandent à Québec et à Ottawa de mieux encadrer le commerce en ligne transfrontalier.
« Nos gouvernements doivent s’ajuster. La loi fédérale actuelle, qui date de 1920, provoque une iniquité fiscale qui s’accélère », déplore le président-directeur général du Conseil québécois du commerce au détail (CQCD), Léopold Turgeon.
Selon ce dernier, Québec et Ottawa manquent de cohérence alors que les taxes de vente (TPS et TVQ) non perçues auprès des géants du commerce en ligne étrangers fragilisent l’économie québécoise. Des revenus qui ne sont pas réinvestis dans les services aux citoyens.
Le CQCD estime que les lois et les règlements actuels provoquent une iniquité fiscale d’un milliard $ par des taxes non perçues au Canada.
Pour le Québec, le manque à gagner annuel tournerait autour de 300 millions $.
Le CQCD craint également que la Maison-Blanche rehausse le seuil d’exemption fiscale de 20 $ US à 800 $ US sur les biens achetés par les consommateurs canadiens dans les commerces américains.
Cette situation ne ferait qu’amplifier, selon M. Turgeon, les problèmes de perception de taxes par les grands détaillants en ligne.
RIEN NE BOUGE
Ce n’est pas la première fois que le CQCD dénonce cette iniquité fiscale dont se disent victimes les détaillants québécois.
Le CQCD dit avoir approché le gouvernement du Québec à plusieurs reprises au cours des dernières années pour dénoncer ce problème.
Or, rien ne bouge depuis quatre ans, a fait valoir le président qui parle au nom des détaillants québécois.
L’an dernier, le secteur du commerce au détail a généré des ventes de 113 milliards $ au Québec, employant près de 500 000 travailleurs.