Le Journal de Montreal

Comment réveiller mon conjoint?

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Je suis mariée depuis 15 ans et mon mari et moi avons deux enfants de 10 et 12 ans. Il a toujours été très utile dans l’entretien de la maison ainsi que dans le soin à donner aux enfants. Mais sur le plan de la chaleur humaine, il n’a jamais été très fort, bien que je m’en sois toujours accommodée.

Je me suis toujours contentée de peu sur le plan affectif parce que j’avais l’impression qu’il me donnait le maximum de ce qu’il pouvait, tout en se montrant peu bavard et peu enveloppan­t. Devant les autres il est parfait, mais seul avec moi et les enfants, il se montre distant et renfermé.

Dès que je lui fais sentir mon besoin de sa présence, c’est comme s’il se refermait sur luimême de peur que je lui vole quelque chose. Et comme depuis un an je suis sur une pente dépressive, sa froideur me touche encore plus. J’ai l’impression qu’il fait semblant de ne pas me voir dans cet état pour ne pas avoir à intervenir. Ou peut-être s’en fiche-t-il complèteme­nt?

J’ai toujours accepté ce côté absent et un peu sauvage de mon mari dans l’intimité, car aux yeux de tout le monde, il constitue le mari idéal tant nos amis l’aiment. Mais après autant d’années sans chaleur humaine, je n’en puis plus. Je n’ai plus l’énergie de compenser pour ses manques ni celle de faire semblant que tout est beau et parfait. Avec pour résultat qu’on peut passer des heures et même des journées sans rien se dire.

Cet état de fait a malheureus­ement une incidence sur les enfants qui, eux aussi en manque d’attention de la part de leur père, se retrouvent désormais aussi en déficit d’attention de la part de leur mère. Je me sens au bout du rouleau. Je n’ai plus de ressort émotif et ça me fait souffrir. Femme et mère bien triste

Je pense que vous attendez de votre mari ce qu’il est incapable de vous donner. Selon la descriptio­n que vous en faites, il n’a jamais été chaleureux et ce n’est pas parce que vous avez besoin de plus de chaleur et de compréhens­ion, vu votre état, qu’il va subitement être capable d’en développer. Son passé est peutêtre à l’origine de sa façon d’être, mais pour corriger cela vous n’avez aucun pourvoir. Seul lui en a.

Vous soulignez le fait d’être sur une pente dépressive depuis un an. Selon moi, il y aurait lieu de consulter à cet effet. Car même si vous prenez une médication pour améliorer votre état, une aide psychologi­que est nécessaire pour mieux traverser ce genre de période. D’autant plus nécessaire dans un cas comme le vôtre où personne de proche n’a les habilités pour vous écouter vous épancher. Mieux vous serez avec vous-même, meilleure sera votre relation avec vos enfants.

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