Le Journal de Montreal

200 $ l’heure pour gérer la crise à la SQ

Un consultant privé à 200 $ l’heure embauché en raison des ratés du système de communicat­ion d’urgence

- PASCAL DUGAS BOURDON

La Sûreté du Québec a dû embaucher un consultant privé à 200 $ l’heure pour gérer la « crise » liée aux ratés du système de communicat­ion d’urgence RENIR, a appris l’Agence QMI.

La SQ a dû procéder en juin à l’octroi du contrat de 229 000 $ sans appel d’offres à la firme Devicom, parce qu’il s’agit « d’une situation d’urgence qui met la sécurité des personnes ou des biens en cause ». « Quand la moitié des postes sont dépourvus de système de communicat­ion fiable, et qu’aucune solution rapide n’existe, on considère que c’est une situation de crise », a expliqué en entrevue Jason Allard, porte-parole pour la SQ.

À la source du problème : le Réseau national intégré de radiocommu­nication (RENIR), le système de communicat­ion d’urgence géré par le Centre de services partagés du Québec (CSPQ) et qui devait permettre aux policiers, pompiers et ambulancie­rs de communique­r entre eux.

MULTIPLES RATÉS

RENIR connaît de multiples ratés depuis le début de son implantati­on en 2002, forçant désormais la SQ à trouver d’urgence des solutions pour assurer « la sécurité des policiers et des citoyens ».

Le système est non seulement confronté à plusieurs contrainte­s techniques (interféren­ce, zones mortes, etc.), mais ses coûts ont explosé comparativ­ement aux estimation­s de départ. Comme le corps policier ne dispose pas de spécialist­es en radiocommu­nication policière, il était « impossible d’apprécier les impacts sur le terrain » des pistes de solution proposées par le CSPQ sans procéder à l’embauche d’un consultant privé.

REVENIR À L’ANCIEN SYSTÈME

Cet été, 16 postes de la SQ ont donc été obligés de retourner à l’ancien système de communicat­ion parce que RENIR ne permettait pas aux policiers d’accomplir leur travail, a également reconnu M. Allard. « C’était le moyen le plus efficace d’assurer notre service de première ligne », a-t-il précisé, en rappelant que les communicat­ions radio sont « la pierre angulaire des opérations policières sur le terrain ».

Quatre autres postes obligent toujours leurs patrouille­urs à travailler en duo, même en plein jour, parce que RENIR n’est pas assez fiable pour patrouille­r en solo.

Quelque 35 postes utilisent le système RENIR, apparemmen­t sans problème, notamment parce que « des mesures corrective­s » ont été adoptées. Finalement, une cinquantai­ne d’autres postes utilisent toujours l’ancien système, parce que le déploiemen­t du RENIR a été suspendu.

Le CSPQ n’avait pas répondu aux demandes de précisions de l’Agence QMI au moment de publier ces lignes.

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PHOTO COURTOISIE Les ratés se multiplien­t depuis le début de l’implantati­on de RENIR, en 2002. En plus des coûts qui ont explosé, plusieurs contrainte­s techniques compliquen­t la vie des policiers de la SQ.

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