Le Journal de Montreal

Poursuite de 326 250 $ contre son beau-père

Le meurtrier allégué aurait étranglé sa conjointe

- MICHAËL NGUYEN

Une femme qui soutient avoir perdu sa seule famille quand son beau-père aurait étranglé sa mère réclame maintenant plus de 300 000 $ au meurtrier allégué pour les souffrance­s subies.

« Ma mère constituai­t ma seule famille avec laquelle j’entretenai­s une relation serrée, déplore Geneviève Caumartin dans le document déposé au palais de justice de Montréal. J’ai perdu le goût à la vie. »

Le drame qui l’afflige est survenu le 5 juin 2016, à Chambly, lorsqu’elle a reçu un appel téléphoniq­ue de la police.

« On m’a appris qu’une personne était décédée dans un immeuble et qu’il s’agissait fort probableme­nt de ma mère Francine Bissonnett­e », explique-t-elle dans une déclaratio­n assermenté­e.

DÉTRESSE

La police a ouvert une enquête, qui a abouti sur le conjoint de la victime, Daniel Déry. L’homme de 60 ans est accusé de meurtre au deuxième degré. Une date de procès pourrait être fixée le mois prochain.

Mme Bissonnett­e est morte étranglée après plusieurs épisodes de violence conjugale, peut-on lire dans le document de cour. M. Déry était agressif, menaçant, et « brassait » parfois sa conjointe, selon la fille de la victime.

« Ma mère vivait de l’anxiété et j’ai observé des crises de panique motivées par la violence du défendeur, explique la fille de la victime. Elle m’a affirmé qu’elle avait peur de ce qu’il pouvait faire et demeurait avec lui en partie pour cette raison. »

La victime aurait quand même tenté de se séparer de son conjoint, mais elle est décédée avant de pouvoir partir de chez elle.

MEUBLES

Depuis, les problèmes se sont accumulés pour Mme Caumartin, qui doit s’occuper de la succession de sa mère. Car Déry aurait tout fait pour empêcher la femme de s’acquitter de sa tâche, allant même jusqu’à vendre sur internet les meubles de la défunte, affirme-t-elle dans le document de cour.

« Il ne fait aucun doute que [Déry] cherche à se départir de ses biens le plus rapidement possible dans le seul but d’éviter de payer le préjudice ayant été subi par ma mère et par moi-même », déplore Mme Caumartin.

Sans être fréquentes, les poursuites civiles à la suite d’un acte criminel ne sont pas rares, explique le criminalis­te Yann Trignac, qui exerce aussi dans le civil.

« Si le crime allégué a causé des dommages directs à une personne, celle-ci peut poursuivre de façon monétaire, explique-t-il. L’un n’empêche pas l’autre. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Geneviève Caumartin (à gauche) est traumatisé­e depuis le meurtre de sa mère Francine Bissonnett­e (à droite), survenu en juin 2016 à Chambly.
PHOTO D’ARCHIVES Geneviève Caumartin (à gauche) est traumatisé­e depuis le meurtre de sa mère Francine Bissonnett­e (à droite), survenu en juin 2016 à Chambly.

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