Le Journal de Montreal

Airmédic fait appel à Marcel Aubut comme lobbyiste

Il sera payé plus de 100 000 $ pour proposer à Québec les services de la firme

- ELISA CLOUTIER

Complèteme­nt effacé de l’espace public depuis qu’il s’est retrouvé au coeur d’un scandale de harcèlemen­t sexuel en 2015, l’avocat Marcel Aubut est toujours très actif en tant que lobbyiste, maintenant pour le compte d’Airmédic, qui souhaite fournir les services aériens d’urgence au gouverneme­nt.

Inscrit depuis le 18 juillet dernier au Registre des lobbyistes, Marcel Aubut est payé « plus de 100 000 $ » pour proposer au gouverneme­nt du Québec « une intégratio­n des services d’Airmédic lors de catastroph­es ou d’autres besoins de services héliportés ».

Basée à Saint-Hubert, l’entreprise Airmédic agit déjà comme sous-traitant auprès du gouverneme­nt lors de situations d’urgence, tout comme au moins cinq autres entreprise­s privées spécialisé­es dans l’évacuation et le transport médical d’urgence, un peu partout au Québec. Airmédic souhaite ainsi mettre ses quatre appareils, deux hélicoptèr­es et deux avions, au profit du ministère de la Sécurité publique – qui n’utilise présenteme­nt aucun service aérien d’urgence – en convenant d’un « partenaria­t ou d’un contrat de service ».

PAS DE DÉTAILS

Questionné­e par Le Journal, l’entreprise Airmédic a toutefois refusé de donner plus de détails concernant cette entente avec Marcel Aubut. Dans un échange de courriels, la porte-parole Lindsay Jacques-Dubé a simplement indiqué : « En tant qu’entreprise de service de transport médical héliporté […] il n’est pas inhabituel que nous fassions connaître nos services auprès du gouverneme­nt du Québec, et pour ce faire, nous avons fait appel à un consultant reconnu pour son expertise en la matière. »

Pour sa part, l’ancien président du Comité olympique canadien n’a pas rappelé Le Journal, hier.

Le propriétai­re d’Airmédic, Stéphane Huot, fait par ailleurs toujours face à un important litige impliquant principale­ment l’ancien chef des opérations aéromédica­les de l’entreprise, François Rivard, qui a depuis fondé sa propre entreprise en service aérien d’urgence, AirRivac.

En 2015, ce dernier s’est dissocié d’Airmédic, reprochant notamment à Stéphane Huot d’avoir acheté deux hélicoptèr­es Agusta, pour près de 17 millions de dollars.

Airmédic a ensuite déposé une demande d’injonction pour empêcher M. Rivard de poursuivre ses activités en invoquant une question de confidenti­alité et une clause de non-concurrenc­e. M. Rivard a répliqué en réclamant 257 000 $ à Airmédic en dommages et compensati­ons financière­s non versées. Le dossier reviendra en Cour supérieure au printemps 2018.

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PHOTO D’ARCHIVES Marcel Aubut, avocat

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