Trump déplore le retrait des statues
« Triste de voir l’histoire et la culture de notre grand pays mises en pièces », a écrit sur Twitter le président
« LA BEAUTÉ QUI EST RETIRÉE DE NOS PARCS ET VILLES NOUS MANQUERA TERRIBLEMENT » – Donald Trump
WASHINGTON | (AFP) Très critiqué après ses propos sur Charlottesville, Donald Trump a tenté de déplacer le débat hier en affirmant que l’histoire américaine était « mise en pièces » par le retrait de statues de personnages des États sudistes confédérés, favorables à l’esclavage.
En trois tweets, le président américain a pris position de manière tranchée dans ce débat sensible qui a refait surface après les violences de Virginie où des suprémacistes blancs s’étaient initialement rassemblés pour protester contre la suppression annoncée d’une statue du général sudiste Robert E. Lee.
Certains Américains voient dans ces monuments en hommage à la confédération d’États du sud, qui a déclenché la guerre civile notamment pour défendre l’esclavage, la célébration d’un passé raciste. D’autres estiment que les enlever revient à effacer un pan entier de l’histoire américaine. Les suprémacistes blancs, eux, en ont fait leur cheval de bataille.
DÉMOCRATES DIVISÉS
Selon le sondage NPR/PBS et NewsHour/Marist publié hier, près de deux Américains sur trois (62 %) sont favorables à ce que les statues célébrant des personnages des États confédérés restent en place. Si les républicains sondés apportent un soutien massif au statu quo, les démocrates eux sont divisés : 44 % veulent les conserver, 47 % les voir disparaître.
Plusieurs d’entre elles ont été retirées ces derniers jours, à Baltimore et ailleurs.
Au-delà du débat de fond, les termes utilisés par le président américain et le moment choisi contribueront à alimenter les critiques de ceux qui, au sein même de son propre camp, s’indignent de son manque de clarté dans la dénonciation des groupuscules d’extrême droite.
« MAGNIFIQUES STATUES »
« Triste de voir l’histoire et la culture de notre grand pays mises en pièces par le retrait de nos magnifiques statues et monuments », a tweeté Donald Trump, jugeant que c’était « stupide ».
« La beauté qui est retirée de nos villes et de nos parcs nous manquera terriblement et ne pourra jamais être remplacée ! », a-t-il ajouté.
Selon un récent rapport du Southern Poverty Law Center, spécialisé dans les mouvements extrémistes et les droits civiques, plus de 1500 symboles confédérés demeurent encore dans l’espace public aux États-Unis, la plupart dans le sud, dont plus d’une centaine d’écoles publiques.
LES STATUES DE WASHINGTON AUSSI ?
Mardi, lors d’une conférence de presse houleuse depuis la Trump Tower à New York, où il avait renvoyé dos à dos militants d’extrême droite et contre-manifestants, M. Trump avait déjà semblé donner raison aux défenseurs de ces monuments, même s’il n’était pas allé aussi loin.
« George Washington possédait des esclaves (...). Est-ce qu’on va enlever ses statues ? Et Thomas Jefferson ? Est-ce qu’on va enlever ses statues ? Il possédait beaucoup d’esclaves », avait-il déclaré, en référence aux premier et troisième présidents des États-Unis, tous deux morts bien avant la guerre de Sécession (1861-1865).