Le Journal de Montreal

Pas de mur, mais pas d’ingérence pour l’accès à l’informatio­n

- KATHRYNE LAMONTAGNE

QUÉBEC | Il n’existe pas de « mur étanche » entre les cabinets politiques et les responsabl­es de l’accès à l’informatio­n des ministères et c’est au gouverneme­nt d’« évaluer la pertinence d’établir une distance » entre les deux, affirme le président de la Commission d’accès à l’informatio­n du Québec.

En entrevue éditoriale au Devoir, Me Jean Chartier a commenté hier les apparences d’ingérence politique dans le processus de demandes d’accès à l’informatio­n. Ses commentair­es faisaient écho à trois irrégulari­tés vécues récemment par Le Journal.

Le président affirmait alors qu’il était naturel que certaines réponses à ces demandes soient « protégées » dans « l’intérêt politique ». « On ne peut pas faire abstractio­n de la volonté politique, selon nous. On ne peut pas faire abstractio­n du caractère chaud d’un dossier politique quand une demande rentre », expliquait-il au quotidien montréalai­s.

« CONTRAIRE AU SENS DE MES PROPOS »

Or, Me Chartier a tenu à clarifier ses propos par voie de communiqué, hier. « L’article laisse entendre que le personnel politique et les ministres s’ingèrent dans la gestion des demandes d’accès en vue de leur faire potentiell­ement obstructio­n, ce qui est totalement contraire au sens de mes propos », a-t-il entamé.

Adoptée il y a 35 ans, la loi stipule que la personne ayant la plus haute autorité au sein d’un organisme public exerce la fonction de responsabl­e de l’accès aux documents. Au sein d’un ministère, il s’agit donc du ou de la ministre, qui peut ainsi intervenir dans une demande d’accès, dans la mesure où les paramètres de la Loi sont respectés, précise-t-il.

PAS DE MUR

Contrairem­ent à « certaines croyances », poursuit-il, il n’existe donc pas de « mur étanche » entre le politique et l’administra­tif. L’absence d’hermétisme n’est toutefois pas synonyme d’implicatio­n politique, Me Chartier ayant confirmé à la ministre responsabl­e de l’Accès à l’informatio­n qu’il n’avait « aucune preuve d’ingérence », selon Rita de Santis.

Même discours au ministère de la Justice, où Le Journal a connu deux épisodes irrégulier­s. « Les seules demandes portées à notre attention sont celles où nous devons y contribuer, comme lorsque nous avons des demandes de correspond­ance ou encore, lorsque les demandes sont en lien avec un dossier devant les tribunaux », assure l’attachée de presse Isabelle Marier St-Onge.

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