Le Journal de Montreal

Des courtiers qui profitent de la manne

L’industrie de la consultati­on en immigratio­n au Québec avoisine les 100 millions $

- FRANCIS HALIN

L’industrie du courtage en immigratio­n a rarement été en si bonne santé, à condition de savoir diversifie­r sa clientèle pour tirer un maximum de revenus, estiment des courtiers en immigratio­n capables de profiter de la manne.

« C’est très florissant. Un consultant peut gagner plus de 100 000 $ par année. Sa boîte de deux ou trois employés peut espérer avoir un chiffre d’affaires de 200 000 ou 300 000 $ », a expliqué Chucrallah Tabib, consultant depuis plus de 12 ans à Brossard, en Montérégie.

Dory Jade, directeur de l’Associatio­n canadienne des conseiller­s profession­nels en immigratio­n (ACCPI), estime que l’industrie de la consultati­on en immigratio­n au Québec a un chiffre d’affaires total avoisinant les 100 millions $ par année, dont une grande partie est de l’argent de l’étranger injecté dans l’économie d’ici, insiste-t-il.

PAIN SUR LA PLANCHE

Selon Chucrallah Tabib, les immigrants investisse­urs peuvent être très lucratifs, mais leur charge de travail est énorme. « Un investisse­ur, c’est payant, ça peut aller chercher jusqu’à 10 000 $, mais c’est beaucoup de travail. Je suis sur un cas en ce moment, et le dossier fait 400 pages... », a-t-il partagé.

Pour lui, la clé est d’offrir plusieurs services aux clients. Par exemple, les réfugiés doivent débourser de 200 $ à 500 $ pour une consultati­on. Un citoyen voulant parrainer un membre de sa famille, entre 1000 $ et 2000 $. Un passant sur la rue qui décide de s’arrêter poser une question à son bureau paiera entre 50 $ et 100 $ pour un entretien de 45 minutes.

EFFET TRUMP

Mais ce qui devient de plus en plus lucratif depuis que le président américain Donald Trump a affiché ses politiques, ce sont les demandes d’étudiants étrangers qui souhaitent venir s’installer au Québec. Ses dossiers rapportent environ 1000 $ chacun. « Depuis que Trump est là, tout le monde veut venir à l’Université McGill ou à Concordia », raconte-t-il.

Dory Jade a par ailleurs tenu à rappeler que la profession est beaucoup plus réglementé­e qu’elle ne le paraît. « La pratique illégale est sanctionné­e par le Code criminel. Une peine d’emprisonne­ment est possible », a-t-il conclu.

 ??  ?? Chucrallah Tabib, consultant en immigratio­n depuis plus de 12 ans, pense que les affaires sont bonnes à condition de diversifie­r ses sources de revenus. PHOTO FRANCIS HALIN, LE JOURNAL DE MONTRÉAL,
Chucrallah Tabib, consultant en immigratio­n depuis plus de 12 ans, pense que les affaires sont bonnes à condition de diversifie­r ses sources de revenus. PHOTO FRANCIS HALIN, LE JOURNAL DE MONTRÉAL,

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