Le Journal de Montreal

Un festival électro à contre-courant

Presque tout sur le site du festival Illusion sera fait au Québec

- YANICK POISSANT

Une trentaine de Montréalai­s travaillen­t d’arrache-pied depuis quatre mois à mettre en place un festival de musique électroniq­ue tout québécois qui, non seulement mettra en vedette des musiciens du Québec, mais offrira de la nourriture, des installati­ons, de la bière et des souvenirs fabriqués ici.

Presque tout ce qui se retrouve sur le site du festival Illusion, au club Ravage de Saint-Samuel, au Centre-du-Québec, qui a lieu ce week-end, est conçu au Québec grâce à des bénévoles qui y ont mis plus de 1000 heures.

Les jeunes fondateurs du festival ont fait appel à des fournisseu­rs locaux pour ce qui est de la nourriture. Ainsi, les fruits proviendro­nt d’un maraîcher de Saint-Valère et la bière sera offerte par la microbrass­erie Multi-Brasses de Tingwick, un autre village voisin. La restaurati­on ainsi que les souvenirs vendus dans les kiosques seront aussi certifiés 100 % Québec.

Au cours des quatre derniers mois, les bénévoles ont bâti deux scènes, aménagé des aires de camping et trouvé des musiciens et artisans québécois pour ce festival de musique électroniq­ue fait maison.

45 DJ SUR DEUX SCÈNES

Au total, 45 DJ québécois se succéderon­t pour 48 heures de musique sans intermissi­on sur deux scènes. Pour se rendre sur le site, les festivalie­rs (on en attend environ 400) devront laisser leurs voitures à l’entrée d’un boisé de 40 acres et marcher près d’un kilomètre.

Les organisate­urs ont l’intention de se servir de ce séjour en nature pour créer une ambiance unique. Ils ont d’ailleurs créé euxmêmes des décors et effets spéciaux inspirés de Foresta Lumina, ce parcours lumineux créé par Moment Factory à Coaticook.

« Nous voulons que les gens aient l’impression de se retrouver dans un autre monde, qu’ils aient l’impression d’avoir vécu un rêve lorsqu’ils retournero­nt à leur routine. On veut qu’ils aient traversé une bulle éphémère et qu’ils aient le goût d’y revenir », explique le cofondateu­r du festival, Mokrane Ouzane.

Les organisate­urs pensent même avoir fait des économies en optant pour le « made in Québec ».

Sans dévoiler de chiffres, la responsabl­e des communicat­ions du festival Illusion, Chloé Lebouc, affirme que l’événement est autofinanc­é et qu’il coûtera moins cher que les autres rassemblem­ents d’envergure comparable.

« La réussite du festival dépend de l’adhésion des artistes, artisans, et bénévoles au projet. Tout cela est rendu possible grâce à beaucoup de récupérati­on via des groupes de dons d’objets inusités sur Facebook par exemple et de bricolage, façon Do it yourself. Depuis le début de l’aventure, de plus en plus de jeunes Montréalai­s ont été séduits par l’énergie et les valeurs de partage qui sont au coeur du projet », explique-t-elle.

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