Le Journal de Montreal

Vivre dans le mensonge est en train de me ruiner la vie

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Je suis une femme mariée depuis presque 30 ans, dont au moins 25 pendant lesquelles j’ai trompé mon mari. Pas toujours de façon continue ni régulière, mais sporadique­ment au fil de mes rencontres. J’ai frôlé la catastroph­e à quelques occasions car des gens mal intentionn­és ont tenté de convaincre mon mari de me quitter, mais j’ai toujours été assez habile à le convaincre que ces gens faisaient ça par méchanceté.

Au fil des ans, mes écarts de conduite sont devenus comme un mode de vie. Mais n’allez pas croire que je trompais mon mari parce que je ne l’aimais plus. Je le trompais quasi par habitude. J’irais jusqu’à dire que coucher avec un autre homme que le mien, c’était ma façon à moi de me rassurer sur ma capacité de séduction, sans plus. Jamais je n’ai songé à quitter mon mari.

Cet homme est mon port d’attache, le père adoré de mes enfants et j’y tiens. Mais je n’ai jamais été capable de me retenir de sauter la clôture. J’approche de la soixantain­e et je commence à me dire qu’il serait temps de me calmer. D’autant plus que mon mari m’a récemment fait part de certains soupçons à mon endroit. Nous nous sommes souvent disputés lui et moi à propos de rumeurs qui circulaien­t sur mon compte. Mais j’avais toujours réussi à m’en sortir sans trop de mal. Cette foisci ses soupçons semblent sérieux.

Comme je ne veux pas le perdre, je ressens le besoin de me faire pardonner une bonne fois pour toute. Comment lui avouer mon passé trouble de manière à lui faire le moins de peine possible pour entamer une belle vieillesse ensemble ? Après avoir menti aussi longtemps c’est tellement difficile de trouver des accents de vérité. Encore amoureuse de son mari

Être sincère dans de telles circonstan­ces, c’est dire la vérité à votre homme, rien de plus. Et ça, ça fait peur, car vous ne savez pas quelle va être sa réaction. Et ce sont les répercussi­ons possibles qui sont angoissant­es pour vous.

Mais que vous apporterai­t le fait de lui dire toute la vérité sur vos agissement­s, à part lui confirmer ses doutes et lui faire mal ? Jusqu’à maintenant vos mensonges l’ont protégé d’une vérité trop douloureus­e à entendre. Mais qu’adviendra-t-il quand il saura la vérité vraie ?

Qui est-ce que ça soulagerai­t le plus de sortir cette horrible vérité, sinon vous-même ? Vous souhaitez délester vos épaules d’un poids qui a fini par vous accabler, mais pour le rejeter sur les épaules d’un homme qui ne mérite pas ça. Y avez-vous pensé ? Un tel aveu risque de vous propulser dans une spirale qui pourrait détruire votre couple. Êtes-vous prête à ça ?

À propos des mendiants

Je n’aurais pas répondu de la même manière que vous à Sylvie Renaud qui se plaignait du comporteme­nt de deux mendiants de La Salle qui ont eu l’audace de mépriser le don qu’elle leur a fait. Avec des gens aussi impolis, moi j’aurais répliqué sur le même ton qu’ils ont utilisé avec un « Fuck you, mange d’la marde ! » bien senti. Qu’on soit bien ou mal vêtu, quand on est grossier et sans génie, on mérite de se faire rabrouer.

Sylvie devrait se rappeler que ce n’est pas parce qu’on mendie qu’on n’est pas capable d’évaluer les gens et de reconnaîtr­e ceux qui sont manipulabl­es. Car pour parvenir à vivre sans le sou, ces gens ont pour la plupart un bon sens de la psychologi­e humaine. Si ces mendiants-là se prenaient en main, quels bons vendeurs ils feraient ! Et le monde du commerce en manque en plus. Anonyme

Il se peut que vous et moi n’ayons pas été élevés de la même façon ni selon les mêmes principes. N’ayant pas la prétention de dire que ma solution est la meilleure, je publie la vôtre pour le bénéfice de Sylvie.

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