LE BILAN AURAITPU ÊTRE PLUS LOURD
Une explosion accidentelle a poussé les terroristes qui ont ravagé l’Espagne jeudi à agir plus tôt que prévu
LE JOURNAL | Une cellule organisée ayant agi dans la précipitation après l’échec d’un plan encore plus meurtrier serait à l’origine des deux attentats qui ont endeuillé l’Espagne jeudi.
Les auteurs des deux attentats qui ont fait 14 morts et plus de 100 blessés (dont un mort et quatre blessés canadiens) appartenaient à une cellule djihadiste d’une douzaine de personnes, selon les premiers éléments de l’enquête.
Hier, alors que des Espagnols et des touristes de toutes nationalités se rassemblaient sur la place de la Catalogne à Barcelone pour rendre hommage aux victimes, la police catalane continuait la vaste opération antiterroriste qui a permis l’arrestation de quatre personnes jusqu’ici.
Parmi les personnes arrêtées se trouve Driss Oukabir, un Marocain de 28 ans. Son jeune frère, Moussa, 17 ans, était l’un des cinq présumés terroristes abattus après une attaque à la voiture-bélier dans la nuit de jeudi à hier à Cambrils.
RECHERCHES
Trois personnes liées aux attaques de jeudi ont été identifiées sans être interpellées. Deux d’entre elles pourraient avoir péri dans l’explosion d’une maison, mercredi, à Alcanar, à 200 km au sud de Barcelone, où le groupe aurait tenté de confectionner des engins explosifs.
En plus d’une trentaine de bonbonnes de gaz, les policiers auraient retrouvé dans les débris de la maison les restes humains de deux personnes différentes et pensent qu’il pourrait s’agir de certains des suspects recherchés.
L’explosion de cette maison aurait précipité la décision des terroristes de passer à l’action, selon des sources policières. Le plan initial des terroristes aurait pu être d’entasser les bonbonnes de gaz dans la fourgonnette qui a servi à l’attaque de Barcelone et de la faire exploser. Le bilan de l’attaque qui a fait au moins 13 morts aurait donc pu être encore bien plus lourd.
FACTICES
Le conducteur de cette camionnette n’a toujours pas été identifié, a indiqué hier le porte-parole de la police catalane.
En revanche, les enquêteurs ont établi que les ceintures explosives que portaient les auteurs de l’attaque à la voiture-bélier sur le bord de mer de Cambrils jeudi soir étaient factices.
Selon certains experts, le port de ceintures factices peut être une manière pour les terroristes de s’assurer une mort en martyrs, la police n’hésitant pas à abattre les personnes porteuses d’explosifs. Mais cela peut aussi être une technique pour gagner du temps face aux forces de l’ordre.
Les assaillants de Cambrils avaient également dans leur voiture une hache et des couteaux, avec lesquels ils ont blessé une personne au visage avant d’être abattus.
Trois véhicules loués par les assaillants ont par ailleurs été récupérés par les forces de l’ordre et étaient vendredi après-midi en cours d’analyse. -Avec AFP, Le Monde, Vanguardia