Le Journal de Montreal

Bannon est parti, mais pas la polémique

Trump toujours accusé d’avoir encouragé les racistes

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WASHINGTON | (AFP) Donald Trump s’est finalement séparé hier de Steve Bannon, son sulfureux conseiller, mais le président reste empêtré dans la violente polémique créée par son ambiguïté à l’égard de l’extrême droite.

Contempteu­r virulent de « l’establishm­ent » et des « élites », l’ancien patron du très droitier site Breitbart News n’aura tenu qu’un peu plus de six mois dans la West Wing.

Ce départ, qui ponctue l’une des semaines les plus catastroph­iques de la jeune présidence, permet à Donald Trump d’envoyer un message aux ténors de son gouverneme­nt et aux nombreux élus républicai­ns exaspérés par les orientatio­ns – et les provocatio­ns – de cet homme de 63 ans à la démarche nonchalant­e, qui promettait l’avènement d’un « nouvel ordre politique ».

INTERROGAT­IONS

Mais il suscite aussi une myriade d’interrogat­ions sur le rôle que ce dernier entend désormais jouer en dehors de la Maison-Blanche.

À Washington, nombre d’observateu­rs pointent déjà du doigt le pouvoir de nuisance de celui qui fut un personnage central de la campagne atypique et couronnée de succès de Donald Trump.

« Le secrétaire général de la Maison-Blanche John Kelly et Steve Bannon se sont mis d’accord sur le fait qu’aujourd’hui serait le dernier jour de Steve », a annoncé Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de la Maison-Blanche.

L’annonce, sèche, de ce départ intervient à un moment particuliè­rement difficile pour Donald Trump empêtré dans la polémique sur ses propos après les violences de Charlottes­ville, lorsqu’il a affirmé que les torts se trouvaient des deux côtés, renvoyant dos à dos suprémacis­tes blancs et manifestan­ts venus dénoncer ces derniers.

« PAS UN RACISTE »

« Le licencieme­nt de Steve Bannon est bienvenu, mais il ne peut cacher le positionne­ment du président Trump lui-même sur les suprémacis­tes blancs et l’intoléranc­e qu’ils prônent », a réagi Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des représenta­nts.

Des poids lourds du parti républicai­n se sont montrés à peine moins durs avec le président. Hier, Mitt Romney, ancien candidat à la présidenti­elle, a évoqué un « moment décisif pour le président Trump » et l’a pressé de présenter ses excuses.

Il a accusé Trump d’avoir encouragé les racistes et désespéré les minorités.

Même son propre chef de la diplomatie semblait critiquer le président en condamnant sans aucune ambiguïté le racisme. « La haine n’est pas une valeur américaine », a-t-il martelé.

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PHOTO AFP L’ex-conseiller du président Trump, Steve Bannon, n’est resté que six mois à ses côtés.

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