Le Journal de Montreal

Des réseaux de vente de homards dans les bars

- EMY-JANE DÉRY

SEPT-ÎLES | Il y a tellement de homards dans la baie de Sept-Îles que de nombreux citoyens vont s’en chercher illégaleme­nt. Un réseau de vente illégale dans les bars de la municipali­té a même été constaté.

À Sept-Îles, ça grouille de homards aux abords des quais. Au cours des dernières années, une croissance marquée de la population de l’espèce a été constatée sur la Côte-Nord. En 2016 seulement, Pêches et Océans Canada a noté une augmentati­on de 28 % des débarqueme­nts pour l’ensemble de la région.

Le phénomène engrange toutefois une problémati­que de braconnage à Sept-Îles.

« On voit le homard à l’oeil nu des quais », a illustré Daniel Dickner, chef du secteur Côte-Nord de Pêches et Océans Canada.

PLUS FACILE

« C’est plus alléchant et facile pour les gens d’en attraper. C’est pour ça qu’on s’aperçoit que beaucoup plus de gens en capturent comparativ­ement à avant », a-t-il dit.

Depuis environ quatre ans, la problémati­que prend de l’ampleur d’année en année. Actuelleme­nt, la situation est telle que les agents des pêches qui patrouille­nt plusieurs fois par semaine sur les quais septiliens intercepte­nt des braconnier­s lors de chaque sortie, a assuré M. Dickner.

« Il y a même des réseaux d’organisés qui vont vendre dans les bars et à différents endroits en ville », a-t-il déploré.

Les pêcheurs commerciau­x de homards ont aussi été affectés par le braconnage.

« Ils essayaient de pêcher, mais ils n’étaient pas capables parce qu’ils se faisaient voler les homards directemen­t dans leurs casiers de pêche », a dit M. Dickner. « Les pêcheurs mettaient des

Ty-rap pour empêcher les braconnier­s de les ouvrir, mais ils brisaient les casiers pour prendre les homards, ou le casier disparaiss­ait tout simplement », a-t-il poursuivi.

MESURES SPÉCIALES

Pêches et Océans a fait des représenta­tions spéciales auprès du procureur de la Couronne et des juges de la région, afin de plaider pour que des sanctions plus sévères soient données aux contrevena­nts.

« Les barèmes instaurés des amendes avant étaient autour de 750$ pour avoir pêché illégaleme­nt le homard, maintenant, c’est un minimum de 1500 $ », a dit M. Dickner.

Des caméras de surveillan­ces ont également été installées aux alentours des quais.

Les braconnier­s qui se font surprendre sont avisés de leur illégalité par les agents des pêches et reçoivent une sommation à comparaîtr­e devant un juge durant les mois suivants. Des patrouille­s spéciales en collaborat­ion avec la Sûreté du Québec ont aussi été mises sur pied pour intervenir dans le cas des pêcheurs commerciau­x.

«Comme le homard dans le casier appartient aux pêcheurs, ça devient du ressort criminel», a expliqué M. Dickner.

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