BPC illégaux en plein centre-ville de Québec
Un Montréalais mis à l’amende par le gouvernement
Un important promoteur de Montréal écope d’une amende de 25 500 $ pour avoir mis en danger la santé et l’environnement avec des équipements gorgés de BPC, une huile toxique interdite, en plein centre-ville de Québec.
Les équipements contaminés, trois transformateurs, étaient en fonction au 350, boulevard Charest Est, dans le quartier Saint-Roch.
Tous contenaient plus de 500 mg/kg de biphényles polychlorés (BPC), soit dix fois la quantité tolérée.
Le propriétaire de l’Édifice du Boulevard, qui est installé des locaux de l’Université Laval, est Isaac Gelber, président du Groupe Gelber au Québec.
L’entreprise est un conglomérat international qui détient des bâtiments au Québec, aux États-Unis et en Europe.
CINQ ANS DE PROCÉDURES
Alerté par un informateur, le ministère fédéral de l’Environnement (Environnement et Changement climatique Canada [ECCC]) a mandaté des inspecteurs sur place en mars 2013.
Ils ont immédiatement sommé M. Gelber de se départir des équipements. L’homme a toutefois refusé de coopérer et « a sciemment fait des déclarations fausses ou trompeuses », indique ECCC.
Il a fallu plus de cinq ans de procédures pour que l’homme d’affaires plaide finalement coupable devant un juge, la semaine dernière.
La justice l’a condamné, le 1er août, à payer une amende de 25 500 $ pour avoir contrevenu à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. La somme sera versée au Fonds pour dommages à l’environnement (FDE).
PAS DE REJET
Les équipements ont quant à eux été enlevés du bâtiment et les BPC qu’ils contenaient ont été « acheminés vers un centre autorisé à recevoir ce type de déchet », indique la porte-parole d’ECCC, Amélie Desmarais.
Ottawa assure que les BPC n’ont pas atteint l’environnement alentour.
Les trois transformateurs en cause « se trouvaient dans un bâtiment fermé et il n’y a pas eu de rejet », indique Amélie Desmarais.
L’affaire s’est déroulée au nez et à la barbe du gouvernement du Québec, qui n’en a rien su.
Interpellé par Le Journal, le porteparole du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Frédéric Fournier, indique n’avoir aucun dossier concernant Isaac Gelber.
LIQUIDES ISOLANTS
Les BPC sont des produits chimiques synthétiques. Jusqu’à leur interdiction au Canada, en 1977, ils étaient utilisés comme liquides isolants dans les transformateurs et les condensateurs électriques.
Une seule installation est capable d’éliminer des BPC au pays. Elle est située en Alberta.
M. Gelber n’a pas rappelé Le Journal.