Le Journal de Montreal

Pas d’amalgame, Monsieur Couillard !

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Chaque fois qu’il y a un attentat terroriste, nos élus (Philippe Couillard en tête) répètent toujours la même chose.

Surtout, pas d’amalgame !

Ne mettez pas les musulmans et les islamistes dans le même sac.

Car faire ce genre de mélange, c’est alimenter le racisme, la xénophobie, l’intoléranc­e et l’extrême droite.

UNE BELLE GROSSE BOUILLIE

Or, que fait notre premier ministre, depuis quelque temps ? Des amalgames. Il mélange toutes sortes de gens, d’organismes et de mouvements idéologiqu­es qui n’ont strictemen­t rien en commun.

L’extrême droite, le nationalis­me, le PQ, la CAQ, le Front national, le KKK, La Meute, Jean-François Lisée, François Legault, la charte des valeurs, la laïcité, la souveraine­té, Donald Trump, Marine Le Pen, alouette !

Il jette tout ce beau monde et tous ces concepts hétérogène­s dans le même robot mélangeur et appuie sur « On ».

Résultat : une belle grosse bouillie qu’il sert ensuite au peuple avec une louche pour lui faire peur.

Il y a un mot pour décrire cette stratégie : minable. C’est tout simplement odieux. Oh, le premier ministre ne dit pas que la CAQ et le PQ sont des partis d’extrême droite, non !

Il est plus habile et plus perfide que ça.

Il les met dans le même bol, les fait tremper dans la même vinaigrett­e surette et à chacun d’en tirer ses propres conclusion­s.

LES ORDRES

Savez-vous à quoi ça me fait penser ? À octobre 1970. Jean Drapeau, Pierre Elliott Trudeau, Robert Bourassa, la police de Montréal et la SQ ont volontaire­ment exagéré la menace felquiste pour voter des pouvoirs leur permettant de donner une méchante volée à leurs adversaire­s politiques.

Soudaineme­nt, tous les souveraini­stes, tous les syndicalis­tes et tous les opposants à Jean Drapeau étaient considérés comme des terroriste­s potentiels. Ou des sympathisa­nts.

La méthode est vieille comme le monde.

Tu veux tuer ton chien ? Tu prends de la mousse à savon, tu lui en mets sur les babines et tu dis qu’il a la rage.

Philippe Couillard utilise la même stratégie.

Avec l’aide de La Presse et de Radio-Canada, qui partagent – tout le monde le sait – les mêmes adversaire­s.

La différence avec octobre 1970, c’est qu’à l’époque la gauche dénonçait et combattait cette méthode cynique.

Alors qu’aujourd’hui elle l’applaudit chaleureus­ement. Et collabore avec joie.

LE MÉPRIS DU PEUPLE

Pourquoi ? Parce que la gauche, maintenant, prie à l’autel du multicultu­ralisme et de l’antiracism­e systémique­s.

Naguère souveraini­ste, elle associe maintenant le nationalis­me au fascisme.

Elle ne défend plus le peuple. Elle défend « l’Autre ».

L’Autre a toujours raison. Et le peuple a toujours tort.

On connaît tous la fameuse phrase de René Lévesque : « Méfie-toi de ceux qui disent aimer le peuple, mais qui détestent tout ce que le peuple aime. »

Maintenant, la devise de la gauche, c’est : « Méfie-toi du peuple et méprise tout ce qu’il aime et défend. »

Mais le peuple, ce peuple que la gauche juge si stupide et si ignare, n’est pas con.

Il sait bien ce qu’il se passe, ces temps-ci, au Québec.

Philippe Couillard associe le nationalis­me à l’intoléranc­e à des fins strictemen­t politiques.

Le PQ s’est égaré en voulant s’associer avec l’extrême gauche multicultu­relle.

Espérons qu’il va reprendre ses esprits.

Le PM traite ses adversaire­s de racistes par intérêt politique...

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