Le Journal de Montreal

Le défi du financemen­t pour les petits cégeps

- DAPHNÉE DION-VIENS

QUÉBEC | En plus de multiplier les efforts pour attirer davantage d’étudiants, les cégeps en région doivent aussi composer avec une formule de financemen­t qui les désavantag­e.

Les compressio­ns des dernières années dans le réseau collégial ont fait particuliè­rement mal aux petits cégeps, déjà aux prises avec des défis de recrutemen­t, rappelle Yves Galipeau, directeur général du Cégep de la Gaspésie et des Îles.

« Ça fait plus mal à cause du modèle de financemen­t, qui est basé en bonne partie sur le nombre d’étudiants », affirme-t-il.

Dans ce cégep qui est dispersé sur quatre campus (à Gaspé, aux Îles-dela-Madeleine, à Carleton-sur-Mer et à Grande-Rivière), les mètres carrés à chauffer et à éclairer ne correspond­ent pas nécessaire­ment au nombre d’étudiants qui y sont accueillis, explique M. Galipeau.

COMPRESSIO­NS

Or, les compressio­ns ont été appliquées à la même hauteur dans tous les cégeps, de façon « mur à mur », alors que la marge de manoeuvre est moins grande dans les petits établissem­ents, poursuit-il.

« Au cégep Dawson à Montréal, les coûts fixes représente­nt 30 % du budget. Chez nous, c’est 80 %. On a dû couper l’équivalent de 15 employés à temps plein. »

De son côté, la Fédération des cégeps réclame depuis longtemps des changement­s à la formule de financemen­t du réseau collégial. « C’est au coeur de nos préoccupat­ions », affirme son président-directeur général, Bernard Tremblay.

La ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, Hélène David, est ouverte à apporter des changement­s et des travaux ont débuté à ce sujet, indiquet-on à son cabinet.

« Un comité d’experts est en train d’être mis en place », affirme son attaché de presse, Thierry Bélair.

Les enjeux sont importants parce que la vitalité des cégeps est cruciale pour les régions, rappelle de son côté M. Galipeau. « Enlevez le cégep et vous n’avez plus la même Gaspésie », lance-t-il.

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