American War
LE ROMAN DE LA SEMAINE Un roman coup-de-poing qui a déjà frappé très fort dans les pays anglophones. À notre tour de découvrir pourquoi.
Au moment où commence ce livre, les États-Unis ont déjà été déchirés par une deuxième guerre de Sécession opposant le Nord et le Sud. Et comme elle s’est déroulée de 2074 à 2093, les esclaves noirs n’ont évidemment rien eu à y voir. C’est plutôt l’or noir qui a été à l’origine de tout. L’utilisation d’énergie fossile ayant été prohibée afin de freiner les dégâts environnementaux, les États sudistes se rebellent.
Un très sombre chapitre de l’histoire américaine, dont l’issue se révélera encore plus funeste : le jour où l’ensemble de la nation sera enfin officiellement réunifié, un terroriste sécessionniste trouvera le moyen de tromper la vigilance des militaires pour libérer un virus qui, à lui seul, causera la mort de plus de 100 millions de personnes.
EXCELLENTE DYSTOPIE
Lorsque cette guerre a éclaté, Sarat Chesnut n’avait que six ans. Elle vivait alors paisiblement avec sa famille dans un conteneur en tôle ondulée installé non loin des berges du Mississippi, et si son père n’avait pas été victime d’un attentat orchestré par les sudistes, elle aurait peut-être aussi fini par y élever ses propres enfants. Mais effrayée par la proximité des zones de combat, sa mère en décidera autrement en organisant leur fuite vers l’un des centres de réfugiés situés en territoire neutre. Un centre qui recueillera également un homme particulièrement retors et à son contact, l’adorable petite Sarat deviendra peu à peu aussi mauvaise que lui.
Une excellente dystopie qui a sérieusement réussi à nous ébranler, le triste cheminement de Sarat permettant entre autres de comprendre pourquoi les djihadistes d’aujourd’hui parviennent si facilement à recruter quantité d’innocents.