Le Journal de Montreal

Tony Hawk, l’increvable

- JULIE ROY

Cinq ans après son dernier passage à Montréal, le planchiste de renommée internatio­nale Tony Hawk a eu droit à tout un accueil hier soir, au Parc olympique, où il offrait une prestation dans le cadre du sixième festival de sports d’action JACKALOPE.

En 2012, c’était pour assister à la première du documentai­re Bones Brigade, une autobiogra­phie réalisée par Stacy Peralta, qu’il s’était arrêté dans la métropole. Cette fois-ci, c’était pour offrir à ses fans une première performanc­e en 20 ans en sol montréalai­s.

« Je suis content d’être ici. Surtout que la dernière fois, je n’ai pas performé. J’aime la ville, sa culture et le fait qu’il y ait plein de sports mélangés ici, à ce festival », a lancé l’Américain de 49 ans, qui n’a rien perdu de sa superbe avec les années.

« Ça me demande plus d’efforts et je dois travailler plus fort qu’il y a 20 ans. Mais je le fais car j’aime ça, a indiqué Hawk. Je ne suis pas plus nerveux qu’avant, car je fais des trucs que je connais et avec lesquels je suis à l’aise. C’est plus au niveau de l’énergie que c’est différent, mais ça ne m’empêchera pas de “skater”. »

UN PIONNIER

Véritable pionnier du skateboard à la fin des années 1980 et dans les années 1990, Hawk a été le premier planchiste à réaliser un 900 (une rotation de deux tours et demi dans les airs) sur une demi-lune.

Surnommé « Birdman », l’Américain a permis au skateboard de gagner en popularité grâce à ses exploits, mais aussi à son jeu vidéo Tony Hawk Pro Skater qui s’est avéré un succès planétaire.

Alors que le skateboard s’apprête à faire son entrée aux Jeux olympiques, Hawk se réjouit des avancées que connaît son sport.

« Sur le plan internatio­nal, les Olympiques vont aider. Ça va permettre au skateboard de grandir dans des endroits qu’on n’aurait pas soupçonnés. Il y aura peut-être éventuelle­ment des équipes de skateboard de l’Éthiopie, du Cambodge, de l’Ouganda, ce qu’on n’aurait jamais pu imaginer auparavant pour notre sport. »

POPULARITÉ SOUS-ESTIMÉE

En contrepart­ie, Hawk estime que le skateboard a plus que mérité sa place dans le programme olympique.

« Il était grand temps. Le skateboard est plus populaire que la plupart des sports olympiques. Aux États-Unis, c’est plus populaire que le baseball qui est notre sport national. »

Il croit d’ailleurs que le Comité olympique internatio­nal fera une plus grande place à la discipline et à ses différente­s spécialité­s après les Jeux de Tokyo en 2020, où se tiendront des épreuves de « park » et de « street skateboard­ing ».

« Je comprends le choix du “park” et du “street skateboard­ing” qui sont plus accessible­s et qui pourraient attirer une plus grosse audience. Je comprends pourquoi ils commencent par ça. Par contre, lorsqu’ils verront l’intérêt et l’enthousias­me pour le skateboard aux Olympiques, je pense qu’ils en voudront plus. »

À COUPER LE SOUFFLE

Bien qu’il approche la cinquantai­ne, Tony Hawk n’a rien à envier à personne lorsqu’il s’agit de s’élancer sur la planche à roulettes. La foule rassemblée sur l’Esplanade du Parc olympique a pu le constater samedi soir, alors que l’Américain a offert une performanc­e de 45 minutes à couper le souffle.

« C’était complèteme­nt fou, au-delà de toutes les attentes. Il est incroyable, pas arrêtable. Et tellement en forme. C’est une légende vivante », a lancé Micah Desforges, un fan de la première heure du planchiste américain. Le président de Tribu Expérienti­el et producteur de l’événement manquait de mots pour décrire ce moment magique auquel beaucoup d’autres gens ont assisté.

« C’était noir de monde! Il y avait du monde partout, qui criait après chaque truc que Tony faisait. On ne s’attendait pas à autant de gens et lui non plus d’ailleurs. Les foodtrucks n’avaient plus de bouffe, il n’y a plus d’alcool… C’est du jamaisvu au JACKALOPE », a ajouté Desforges.

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