Le Journal de Montreal

L’OPÉRATION ATTENDRA !

Malgré des déchirures à l’aine et à la hanche, Lewis Irving vise les JO

-

Lewis Irving aurait dû subir une opération afin de réparer des ligaments à l’aine et à la hanche et s’imposer six mois de repos en 2017. Mais l’appel des Jeux olympiques est trop fort, alors au diable la chirurgie !

Une injection régulière de cortisone pour mieux endurer la douleur va suffire, a convenu l’athlète de l’arrondisse­ment de Charlesbou­rg, choisi recrue de l’année en 2016 parmi les sauteurs de la Coupe du monde de ski acrobatiqu­e.

Pour entretenir l’obsession qu’il a depuis l’âge de 10 ans de se voir à Pyeongchan­g en février 2018, il continuera de virevolter à plus de 20 mètres dans les airs dans l’espoir de se qualifier.

« J’ai encore des mouvements à apprendre et j’ai besoin de mon été pour m’entraîner. Je ne suis pas encore au niveau des degrés de difficulté nécessaire­s pour atteindre les Jeux. Je n’ai d’autre choix que de passer à travers l’été », explique l’acrobate de 21 ans.

« Mais c’est sûr qu’après les Jeux olympiques, je me fais opérer. Dès que je reviens à Québec, je me couche sur la table », prévoit-il.

UNE CHUTE DE 60 PIEDS

La rage vécue depuis un accident subi à la Coupe du monde à Deer Valley, le 3 février dernier, pousse Irving à s’imaginer déjà aux Jeux même si rien n’est gagné dans le processus complexe de qualificat­ion.

Ce jour-là, à son dernier saut de répétition avant la ronde finale des 12 concurrent­s, le Québécois a atterri sur les épaules. Résultat : déchirures à l’aine et au labrum d’une hanche. Saison terminée.

« Quand tu tombes de 60 pieds de haut, ça ne pardonne pas vraiment », dit-il sans besoin de nous convaincre.

SAISON BOUSILLÉE

Ignorant la gravité de sa blessure, Irving s’est tout de même envolé le lendemain avec l’équipe canadienne en prévision de l’événement-test à Pyeongchan­g.

Le diagnostic lui a finalement été annoncé à la suite d’examens plus poussés dans un hôpital en Corée du Sud. Non seulement allait-il rater cet important rendez-vous, mais il devait aussi dire bye bye aux championna­ts mondiaux, les deux événements les plus importants de l’hiver dans le système de qualificat­ion en vue des Jeux de 2018.

« C’était difficile d’être au site des Jeux olympiques, alors que je ne pouvais même pas me rendre à pied pour voir les installati­ons. Je n’étais pas capable de marcher. J’ai été limité à ma chambre d’hôtel durant une semaine pendant que tout se passait à l’extérieur », raconte le blondin, pour qui le supplice a augmenté en partageant la même chambre d’hôtel que ses coéquipier­s Olivier Rochon et Travis Gerrits.

« Disons que j’avais le moral assez bas. J’attendais dans la chambre en écoutant des émissions sur Netflix et je voyais arriver “Oli” et Travis de l’entraîneme­nt tout pompés pour la compétitio­n. J’essayais de donner l’impression de garder le moral haut parce que je savais qu’ils avaient une compétitio­n importante à faire et je ne voulais pas les rabaisser à moi, mais ça a été difficile », avoue-t-il.

La volonté de retourner à Pyeongchan­g prime sur celle de visiter un bloc opératoire…

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada