Ils n’en peuvent plus des camions qui passent jour et nuit
Des résidents de Varennes comptent entre 800 et 900 poids lourds chaque jour sur leur rue
Des citoyens d’un secteur rural de Varennes sont exaspérés par des camions chargés de pierres qui passent sans cesse, même au beau milieu de la nuit et les samedis, pour approvisionner le chantier de l’échangeur Turcot.
Un groupe d’environ 25 résidents du chemin de la Butte-aux-Renards doit se présenter aujourd’hui au conseil municipal pour rappeler à leur maire « l’enfer dans lequel ils vivent depuis le début de l’été » à cause de la carrière Démix, indique Richard Duff, à la tête du groupe de citoyens exaspérés.
« Au début, on a fait confiance à la Ville. Finalement, on nous dit qu’il n’y a rien à faire. Pourtant, à Saint-Jacques-le-Mineur ils ont récemment fait un règlement pour interdire les camions durant la nuit. On a donc des questions à poser au maire », soutient M. Duff, qui souhaite qu’un tel règlement soit adopté dans sa ville.
En juillet, une demande d’injonction provisoire a été déposée à la Cour supérieure du Québec contre la Ville de Varennes et les trois entreprises impliquées dans le passage de camions sur le chemin, KPH Turcot, Bau-Val inc. et CRH Canada, en raison des désagréments subis.
Elle a été rejetée, mais une deuxième injonction a été déposée. La cause n’a pas encore été entendue devant les tribunaux.
« Pendant ce temps-là, la carrière Démix fait de l’argent, mais c’est nous – et notre bien-être – qui payons pour. Et la Ville a l’air de s’en laver les mains », poursuit Richard Duff.
« 800-900 CAMIONS »
Lors de la visite du Journal, c’était le calme plat sur le chemin de la Butte-aux-Renards. En fait, le dimanche est la seule journée de répit pour les résidents.
« Du lundi à 6 h jusqu’au vendredi minuit, c’est sans arrêt. Le samedi, c’est de 7 à 17 h. Ce n’est plus vivable. Il passe de 800 à 900 camions par jour. C’est un va-et-vient constant », se désole M. Duff, à bout de nerfs.
D’autres résidents considèrent qu’il est impossible d’être tranquille dans leur petit bout de campagne, au point qu’ils souhaitent partir.
Les fins de semaine, plusieurs d’entre eux désertent le chemin de la Butte-aux-Renards au profit de chalets ou de campings afin d’avoir un répit des camions.
« Nous, ce n’est pas compliqué, on veut s’en aller d’ici! Il y a des couples qui se chicanent, mais on s’en sort bien. Chaque fois que j’entends un camion, je deviens enragée », lance Marie-Josée Paquette, en compagnie de son conjoint Luc Nesterenko.
« Il n’y a personne qui voudrait venir habiter ici. On se fait réveiller la nuit à cause des camions », soutient M. Nesterenko, qui trouve régulièrement sur son terrain des roches qui tombent des camions.
Le couple se demande ce que leur maire, Martin Damphousse, fait « pour la santé de ses citoyens ».
AUCUNE QUIÉTUDE
La vie de Caroline Morrison se met sur pause chaque fois qu’un camion passe devant chez elle.
« On ne s’entend plus. C’est tellement fort qu’on doit arrêter des conversations le temps que le camion s’éloigne. [...] On ne peut même pas écouter la télé tranquille. En plus, la maison vibre. On n’a aucune quiétude et on ne s’habituera jamais », affirme la mère de deux enfants.
Elle dit ne plus inviter personne à la maison et interdire à ses enfants de faire du vélo en raison du passage des camions.
Le maire de Varennes et les entreprises visées par l’injonction n’ont pas répondu à nos courriels hier.