Le Journal de Montreal

Hydro enfouit déjà des lignes aux États-Unis

- JEAN-FRANÇOIS CLOUTIER

La mairesse de Saint-Adolphed’Howard, Lisette Lapointe, dénonce le fait qu’Hydro-Québec n’hésite pas à enfouir à grands frais des centaines de kilomètres de lignes au sud de la frontière pour accommoder sa clientèle américaine, mais refuse de le faire ici.

Elle donne en exemple le projet de Northern Pass, au New Hampshire. Près de 100 km devraient être enfouis au coût d’un demi-milliard $.

« Pourquoi on enfouit aux ÉtatsUnis et pas au Québec? demande-telle. On ne peut pas gaspiller notre richesse de paysage comme ça. »

Selon elle, les ingénieurs d’Hydro lui auraient dit alors que les Québécois n’étaient pas prêts pour l’enfouissem­ent puisque ça coûte plus cher. « Le Québec est peut-être prêt pour l’enfouissem­ent dans des lieux où c’est raisonnabl­e », rétorque-t-elle.

TROP CHER

Dans sa réponse à Mme Lapointe en août, le grand patron d’Hydro-Québec, Éric Martel, écrit que l’enfouissem­ent a déjà été étudié pour la nouvelle ligne passant par Saint-Adolphe.

« Nos spécialist­es se sont fait un devoir d’examiner tous les scénarios d’alimentati­on qui leur ont été proposés, incluant des solutions souterrain­es. Il a été démontré à maintes reprises que cette avenue s’avère trop coûteuse pour l’ensemble des clients d’Hydro-Québec », dit-il.

Mme Lapointe affirme de son côté que la dernière solution proposée ne prône que l’enfouissem­ent partiel de la ligne, pour une augmentati­on minime de la facture totale.

« C’est un investisse­ment à long terme, sur des décennies. Il faut tenir compte du coût qu’il ya à ne pas enfouir, sur le prix des maisons, sur le potentiel récréotour­istique », dit-elle.

PRÉCÉDENT ?

La mairesse dit aussi qu’Hydro n’a pas hésité à procéder à l’enfouissem­ent au Québec dans un projet qui ressemble en tous points à celui du Grand-Brûlé-Déviation Saint-Sauveur. Hydro va enfouir 58 km de lignes au Québec pour amener de l’électricit­é à New York.

« Dans le cas de l’interconne­xion Hertel-New York, les conditions géologique­s de la zone d’étude, la technologi­e de pointe retenue ainsi que son coût raisonnabl­e permettent l’enfouissem­ent simple de la ligne sur une longue distance, sans ajout d’autres équipement­s électrique­s à la surface du sol », explique Hydro sur son site internet.

Mme Lapointe croit plutôt qu’Hydro craint un précédent si les plans déjà établis sont revus après une pression populaire.

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