Le Journal de Montreal

Un cégep tente la « chronopéda­gogie »

Le collège décale ses cours d’une heure le matin pour s’adapter à l’horloge biologique de ses étudiants

- DAPHNÉE DION-VIENS

QUÉBEC | C’est jour de rentrée dans la plupart des cégeps de la province ce matin. Sur la Rive-Sud de Québec, le cégep Lévis-Lauzon tente cette année de s’adapter davantage à l’horloge biologique des étudiants.

Ce cégep serait l’un des premiers au Québec à s’intéresser à la « chronopéda­gogie ». Il s’agit d’une nouvelle approche qui permet d’adapter l’enseigneme­nt selon le rythme biologique des étudiants en se basant sur les résultats de la recherche dans ce domaine, explique Jessica Lebel, profession­nelle de recherche à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval.

Cette dernière était au cégep LévisLauzo­n la semaine dernière pour donner une conférence à ce sujet, à laquelle ont assisté environ 200 enseignant­s dans le cadre d’une journée pédagogiqu­e.

« On a voulu donner un cadre de référence aux gens pour qu’ils comprennen­t pourquoi on fait un changement d’horaire cette année. Il y a des fondements scientifiq­ues à tout ça », explique le directeur des études du collège, Denis Deschamps.

EN CLASSE UNE HEURE PLUS TARD

Le cégep Lévis-Lauzon a décidé, il y a quelques mois, de modifier ses horaires à la rentrée afin de permettre à une majorité d’étudiants de première année de commencer leurs cours à 9 h plutôt qu’à 8 h. L’initiative a retenu l’attention dans la région puisqu’elle devrait contribuer à réduire la congestion routière dans ce secteur.

Mais au cégep, on rappelle que ce chambardem­ent des horaires vise d’abord à améliorer la réussite des étudiants. Les études montrent qu’un horaire plus tardif le matin permet aux adolescent­s de dormir plus longtemps, ce qui peut entraîner une améliorati­on de leurs résultats scolaires.

« Faire lever un jeune à 6 h du matin pour qu’il puisse être assis en classe à 8 h, c’est l’équivalent pour un adulte de devoir se lever à 4 h du matin », illustre M. Deschamps.

« PLUS-VALUE »

Lors de cette conférence sur la « chronopéda­gogie », les enseignant­s ont aussi été sensibilis­és à l’importance de planifier le contenu de leurs cours selon le moment de la journée

Des études ont montré, par exemple, qu’il est préférable de faire passer des examens aux adolescent­s en fin de matinée ou dans l’après-midi, explique Mme Lebel.

Les travaux d’équipe ou les méthodes d’enseigneme­nt participat­ives sont aussi à privilégie­r en fin d’après-midi, à un moment de la journée où les étudiants peuvent être moins concentrés.

Selon Denis Deschamps, cette nouvelle approche plus répandue en Europe et aux États-Unis est une « plus-value » pour les enseignant­s. Les étudiants et le grand public seront aussi invités à assister à deux autres conférence­s sur le même sujet au cours des prochaines semaines.

« On est pas mal les premiers à parler de chronopéda­gogie au collégial, toujours dans une perspectiv­e de réussite scolaire », affirme M. Deschamps.

 ?? PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, PASCAL HUOT ?? Le directeur des études du cégep Lévis-Lauzon, Denis Deschamps, s’intéresse à la « chronopéda­gogie ». Il s’agit d’une nouvelle approche qui tient compte de l’horloge biologique des étudiants afin de favoriser leur réussite scolaire.
PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, PASCAL HUOT Le directeur des études du cégep Lévis-Lauzon, Denis Deschamps, s’intéresse à la « chronopéda­gogie ». Il s’agit d’une nouvelle approche qui tient compte de l’horloge biologique des étudiants afin de favoriser leur réussite scolaire.

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