Défilé festif et coloré pour Fierté Montréal
Le premier ministre irlandais est le premier dignitaire étranger de l’histoire présent à l’événement
Des dizaines de milliers de personnes ont célébré de manière festive pendant le plus gros défilé de la Fierté tenue à Montréal, hier.
Comme c’est maintenant la tradition, plusieurs politiciens ont assisté au défilé, dont les premiers ministres Justin Trudeau et Philippe Couillard.
À midi, sous les rayons du soleil, les spectateurs étaient déjà au rendez-vous, bien installés avec leur drapeau arc-en-ciel à la main le long du boulevard René-Lévesque.
Dès que les chars et la musique arrivaient à leur hauteur, les spectateurs s’excitaient aussitôt.
Des drag-queens, des étudiants, des personnes âgées, tout comme des gais du milieu agricole ont pris part au défilé sur leur char allégorique.
Les chiffres officiels n’étaient pas encore connus hier, mais les organisateurs s’attendent à avoir accueilli plus que les 300 000 personnes venues voir le défilé l’an dernier. Environ 7000 participants ont pris part à l’événement, contre 4000 l’an dernier.
DIGNITAIRE ÉTRANGER
Le parcours, qui a été allongé cette année, s’étendait sur trois kilomètres, entre les rues Drummond et Alexandre DeSève, de manière à relier symboliquement l’ancien Village datant des années 1970 à celui d’aujourd’hui.
Pour la première fois de l’histoire, un dignitaire étranger, le premier ministre irlandais, Leo Varadkar, était parmi les participants à un défilé de la Fierté au Canada.
Dans la foule, à l’angle de la rue Stanley, Sarah Reddick, qui avait habillé son chien aux couleurs de la Fierté pour l’occasion, s’époumonait à féliciter et à saluer les participants.
« Je suis ici pour célébrer la Fierté, dire que tout le monde est pareil. Il faut plus d’endroits où les gens se sentent en sécurité et plus d’information sur l’homosexualité pour que les gens soient plus ouverts », a-t-elle dit.
Son amie Rose Communale estime qu’il y a notamment beaucoup de travail à faire pour l’acceptation des transgenres dans la société.
« J’ai des amis trans et je sais qu’ils reçoivent encore des regards désapprobateurs et des commentaires déplacés », regrette-t-elle.
RECONNAISSANCE
Un peu plus loin, Louie J. et Jack W., un jeune couple, étaient venus spécifiquement de Toronto pour assister au défilé.
« À Montréal et à Toronto, l’homosexualité est acceptée. Mais à l’extérieur, on reçoit encore des commentaires désobligeants. Il y a encore du travail à faire, surtout pour les trans, pour qu’on reconnaisse que nous sommes humains comme tout le monde », admet Louie.
Vendredi, le service de police et le maire de Montréal, Denis Coderre, ont présenté leurs excuses officielles à la communauté LGBT pour les arrestations massives faites dans les bars gais de la métropole dans les années 1970. « C’est bien, ce n’est jamais trop tard, estime José Szlam. Mais pour les personnes qui ont été emprisonnées à l’époque, maltraitées, des excuses verbales, ce n’est peut-être pas suffisant », ajoute-t-il, précisant que des événements comme Haïti qui vient d’interdire le mariage gai montrent que l’homophobie est toujours présente.