Le Journal de Montreal

Elle s’estime heureuse d’être toujours en vie

L’alcool et la drogue sont à l’origine de la collision frontale

- ANTOINE LACROIX

Victime il y a quelques jours d’un faceà-face sur le pont Jacques-Cartier causé par un conducteur sous l’effet de l’alcool et de la drogue, une jeune femme de Varennes se considère chanceuse d’être encore en vie.

« J’ai blacked out. Je me suis réveillée après l’impact et mon seul souhait était de ne pas être paralysée. [...] Les gens ne comprennen­t pas pourquoi je ne suis pas plus amochée », raconte Justine Nesterenko, 19 ans, qui s’en sort avec les deux pieds cassés, une fracture du bras et un léger traumatism­e crânien.

En état de choc, elle a compris qu’elle avait encore l’usage de ses jambes en ressentant une extrême douleur partout dans son corps.

« Je criais et je demandais qu’on me sorte de là. Il y avait quelqu’un à côté qui essayait de me rassurer », poursuit la jeune femme, qui fêtera ses 20 ans en septembre avec un bras dans le plâtre.

JAMAIS VU

Justine revenait de chez une amie de Montréal lorsqu’elle a été percutée de plein fouet du côté conducteur par un véhicule. Elle circulait dans la voie du centre du pont Jacques-Cartier et s’apprêtait à changer de voie pour sortir du pont.

« Je ne l’ai jamais vu arriver. Il est sorti de nulle part et il n’avait pas le droit d’aller dans la voie du centre. Ça a cogné dur. Ça aurait pu être pire, j’aurais pu y passer », dit-elle.

Justine Nesterenko dit que les médecins estiment qu’elle a subi un impact combiné de 140 km/h. Elle a dû être extirpée de sa voiture à l’aide des pinces de désincarcé­ration.

Le conducteur fautif, âgé lui aussi de 19 ans, avait trois passagers à bord de son véhicule. Il possédait encore un permis probatoire, assorti de la condition de tolérance zéro pour l’alcool.

Or, selon la Sûreté du Québec, il était sous l’influence de l’alcool et de la drogue. Son permis a donc été suspendu.

CONSÉQUENC­ES

Bien que Justine Nesterenko n’en veuille pas au conducteur qui a causé l’accident, elle espère qu’il ne recommence­ra pas.

« L’erreur est humaine, mais j’espère juste qu’il apprendra des conséquenc­es de ses actes, lance-t-elle. J’espère qu’il est conscient de tout le mal qu’il m’a causé. C’était vraiment un énorme manque de jugement de prendre le volant. »

À cause de ses blessures, celle qui est normalemen­t barmaid à Montréal ne pourra pas travailler pendant au moins deux mois. Elle ne pourra pas fréquenter le Cégep Édouard-Montpetit en sciences humaines comme prévu.

« Ma voiture est complèteme­nt finie et je ne pourrai pas marcher. Et lui, pendant ce temps-là, il s’en sort indemne ! » dénonce la Varennoise. Elle espère qu’il sera puni par la justice. « Qu’il ne puisse pas conduire pendant trois ou quatre ans et qu’après il apprenne à le faire comme il faut. Comme ça, ça n’arrivera pas à d’autres », soutient Justine Nesterenko.

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