Le Journal de Montreal

La folie pour le camping

Depuis 10 ans, le nombre d’adeptes a augmenté de 23 % dans la province

- ÉRIC YVAN LEMAY

La popularité du camping a explosé au Québec depuis 10 ans. Incapables de se payer des chalets souvent trop chers, à la recherche de tranquilli­té ou d’un endroit pour passer les vacances en famille à prix raisonnabl­e, les Québécois sont de plus en plus nombreux à camper.

Entre 2006 et 2016, le nombre d’emplacemen­ts occupés dans les campings a augmenté de 23 %. Certaines régions ont connu des hausses spectacula­ires, selon les chiffres de Tourisme Québec. C’est le cas de Lanaudière, qui a vu le nombre de campeurs quotidiens grimper de 2246 pour atteindre 7738, soit la plus importante hausse de la province. Par contre, c’est toujours la Montérégie qui occupe le haut du pavé avec 14 621 terrains occupés en 2016.

« Il y a une hausse de la fréquentat­ion. On a eu un achalandag­e record l’an dernier et la saison actuelle s’annonce exceptionn­elle », indique Chantal Lemire, directrice du service à la clientèle au Parc national d’Oka. Même si le camping compte 891 sites, il n’est pas rare que tous les terrains avec services soient réservés les fins de semaine.

Au Camping Vacances St-Tropez, à Sainte-Béatrix, la propriétai­re dit refuser jusqu’à 1000 clients lors de fins de semaine achalandée­s comme la Saint-Jean-Baptiste. « L’industrie a fait un grand bond dans les dernières années », confirme Johanne Durand.

LUXUEUX

Chez Camping Québec, on indique que plusieurs facteurs sont en cause dans la hausse de fréquentat­ion des terrains depuis 10 ans. Beaucoup de propriétai­res ont investi dans des aires de jeux, piscines et autres attraction­s pour attirer les jeunes familles.

« La jeune clientèle s’intéresse autant au camping que les génération­s précédente­s. Il y a beaucoup d’anciens campeurs qui sont venus en étant enfants et qui reviennent avec les leurs », dit le directeur adjoint de Camping Québec, Louis Jean.

Le nombre de campeurs saisonnier­s est aussi en hausse et représente désormais plus le la moitié des campeurs. Selon Mme Durand, la clientèle a évolué dans les dernières années. On trouve maintenant beaucoup plus de gens d’affaires et même des médecins et des avocats. La clientèle dispose d’équipement­s plus confortabl­es et souvent plus luxueux.

« Certains auraient les moyens d’avoir un chalet, mais ils aiment le côté social du camping », dit-elle.

« Les gens veulent avoir du confort », confirme Yves Gingras, du Camping Domaine du rêve à Sainte-Angèle-deMonnoir. En plus des services, les propriétai­res ont notamment investi dans une piscine cette année, et des jeux d’eau pour plaire aux familles, qui représente­nt environ 70 % de la clientèle.

DÉBUT DIFFICILE

Cela dit, le début de la saison 2017 n’a pas été facile pour plusieurs campings en raison de la météo. Selon un sondage interne de Camping Québec, 40 % des propriétai­res ont dû faire face à une baisse de fréquentat­ion par rapport à l’an dernier pour la première moitié de la saison.

On s’attend toutefois à ce que la situation s’améliore d’ici la fin de la saison puisque 26 % des répondants au sondage de Camping Québec ont dit avoir davantage de réservatio­ns pour le mois d’août que pour le même mois l’an dernier.

 ?? PHOTO ÉRIC YVAN LEMAY ?? Isabelle Bélanger fait du camping depuis son enfance. Elle y a même emmené ses enfants alors qu’ils n’avaient que 9 et 10 mois. Elle et son conjoint, Michel Roussin, ont décidé d’investir dans une tente neuve pour avoir plus de confort.
PHOTO ÉRIC YVAN LEMAY Isabelle Bélanger fait du camping depuis son enfance. Elle y a même emmené ses enfants alors qu’ils n’avaient que 9 et 10 mois. Elle et son conjoint, Michel Roussin, ont décidé d’investir dans une tente neuve pour avoir plus de confort.

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