Le Journal de Montreal

États-Unis, Canada et Mexique veulent un traité ambitieux

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WASHINGTON | (AFP) Les États-Unis, le Canada et le Mexique ont conclu hier leur premier cycle de discussion­s pour moderniser le traité commercial ALÉNA en s’engageant à négocier à un « rythme rapide » tout en parvenant à « un résultat ambitieux ».

« L’étendue et le volume de propositio­ns au cours de ce premier cycle de discussion­s reflètent l’engagement des trois pays à parvenir à un résultat ambitieux et ils montrent de nouveau l’importance de moderniser les règles régissant le plus grand traité de libre-échange du monde », ont déclaré dans un communiqué commun les pays liés depuis 1994 par ce traité de libre-échange nord-américain.

« PROCESSUS DIFFICILE »

Leurs négociateu­rs, qui étaient réunis à Washington depuis mercredi, ont indiqué avoir passé en revue « des dizaines de sujets différents » sans toutefois évoquer un quelconque progrès, ce qui souligne la difficulté de la tâche.

Ildefonso Guajardo Villarreal, le négociateu­r en chef du Mexique, avait dès mercredi prévenu que la première difficulté serait de trouver un terrain d’entente, « un processus difficile », selon lui. Le négociateu­r des ÉtatsUnis, Robert Lighthizer, avait lui-même souligné que la tâche serait « difficile ».

Imposée par Donald Trump, la modernisat­ion du traité de l’ALÉNA était devenue incontourn­able. Le président américain n’a eu de cesse de dénoncer l’ALÉNA qu’il qualifie de « désastre ».

Washington entend s’attaquer en particulie­r au problème du déséquilib­re de sa balance commercial­e avec le Mexique, qui, depuis la signature du traité, est passée d’un excédent de 1,6 milliard de dollars à un déficit de près de 64 milliards de dollars.

ÉCHÉANCES EN 2018

Hier, les trois parties ont affiché leur volonté d’aller vite. Elles se réuniront ainsi de nouveau dans moins de deux semaines.

« Les négociateu­rs de chaque pays vont continuer leurs consultati­ons nationales et travailler pour faire avancer l’élaboratio­n d’un texte de négociatio­n tout au long de la fin du mois d’août et se réuniront de nouveau au Mexique pour le second cycle de discussion­s du 1er au 5 septembre », ont-ils précisé.

Ensuite, « les négociatio­ns se poursuivro­nt à ce rythme rapide » avec une troisième réunion au Canada « fin septembre » et une quatrième aux États-Unis « en octobre ». D’autres rencontres sont en outre prévues d’ici la fin de l’année, un rythme particuliè­rement rapide et très inhabituel pour ce genre de traité qui s’explique toutefois par des échéances politiques au Mexique comme aux États-Unis.

L’année prochaine, le Mexique tiendra en effet des élections présidenti­elles et parlementa­ires, et les États-Unis organisero­nt un scrutin législatif : le résultat de ces deux échéances est crucial, car l’accord doit être ratifié par les Parlements de chaque pays.

En outre, aux États-Unis, la procédure législativ­e dite accélérée ou fast track, qui donne au gouverneme­nt américain des pouvoirs étendus en matière de négociatio­n commercial­e, expire mi-2018.

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