Ils détenaient plus de 120 bonbonnes de butane
BARCELONE | (AFP) Les auteurs des attentats de jeudi et de vendredi en Espagne s’apprêtaient à commettre « un ou plusieurs attentats » de « manière imminente », quand un raté a entraîné la déflagration qui a détruit la maison où ils préparaient les attaques, a déclaré le chef de la police catalane Josep Lluis Trapero.
Dans cette maison d’Alcanar (à 200 km au sud-ouest de Barcelone), qu’ils occupaient depuis environ six mois, les djihadistes avaient entreposé au moins 120 bonbonnes de gaz, a-t-il révélé, expliquant que la police a fait cette découverte en inspectant les décombres.
L’inspection de leur repaire a aussi permis de découvrir des substances explosives, y compris des traces de TATP, un explosif prisé des djihadistes du groupe État islamique (ÉI) qui a revendiqué les attentats, car il se fabrique avec des ingrédients en vente libre.
Moins de 24 heures après la déflagration qui s’est produite mercredi soir, la cellule a perpétré un double attentat au véhicule-bélier à Barcelone et à Cambrils.
SUSPECT RECHERCHÉ
Parmi les suspects, un seul était encore en fuite hier, mais la police ignorait s’il se trouvait encore en Espagne. « Nous ne savons pas où il est », a admis Josep Lluis Trapero.
La cellule en tant que telle est « neutralisée », a cependant souligné le responsable des affaires intérieures de la région Joaquim Forn.
Le groupe comprenait 12 personnes dont un imam, a ajouté Josep Lluis Trapero, sans donner son nom.
L’imam Abdelbaki Es Satty, âgé d’une quarantaine d’années, aurait pu radicaliser la douzaine de jeunes qui auraient intégré la cellule avec lui.
« Il était très solitaire, se joignait plus à des jeunes qu’à des personnes de son âge », a déclaré à Ripoll un Marocain de 43 ans qui a souhaité rester anonyme.
D’après des médias espagnols, Abdelbaki Es Satty a déjà été incarcéré pour des délits mineurs.
Selon El Pais et El Mundo, citant des sources de la lutte antiterroriste, il a fréquenté en prison, dont il est sorti en janvier 2012, des détenus ayant eu un lien avec les attentats islamistes de mars 2004 qui avaient causé la mort de 191 personnes dans des trains de banlieue à Madrid.