Juste un peu raciste, mettons…
Les dérapages dont nous avons été témoins lors de la manifestation de Québec, hier, étaient navrants. Il faut déplorer le fait qu’un groupuscule de crétins puisse semer le trouble et empêcher des gens pacifiques de manifester librement. Que l’on soit d’accord ou non avec leur propos.
Cela étant dit, revenons au débat de fond : sommes-nous racistes ou pas ?
Certains éléments de l’actualité des derniers mois ont alimenté ma réflexion à ce sujet. La tuerie de la Grande Mosquée de Québec et l’épisode du refus d’un cimetière musulman à Saint-Appolinaire. Chaque fois, ce sont les commentaires de tout un chacun qui m’ont le plus choqué. Et c’est la même chose dans le cas des migrants haïtiens illégaux.
Soyons clairs. Je suis contre le non-respect de nos frontières. Je dénonce la mollesse du discours des Trudeau, Couillard et Coderre, qui se réjouissent du fait que nous soyons aussi étanches qu’une passoire à spaghettis.
MAIS…
Se pourrait-il que nous soyons un tantinet racistes ? Juste un peu, mettons… « Voyons ! Nous sommes tellement accueillants au Québec », me direz-vous. Oui, OK. Mais s’il est bien vrai que nous ouvrons grands les bras pour recevoir notre prochain, se pourrait-il que nous mettions bien du temps avant de les refermer pour étreindre réellement ? Je ne dis pas que nous sommes profondément racistes. Au Québec, il n’y a certes pas de climat de haine à proprement parler. Je parle juste d’un p’tit fond de racisme, d’un certain réflexe de discrimination.
LES POLITICIENS
Et le pire, c’est que le gouvernement libéral qui prône tant l’ouverture est en partie responsable du phénomène. Parce que depuis le dérapage de la commission Bouchard-Taylor, les libéraux n’ont pour ainsi dire rien fait. Jean Charest avait pourtant raison lorsqu’il affirmait que le problème ne résidait pas dans les accommodements raisonnables, mais plutôt dans ceux qui étaient déraisonnables. Mais il n’a rien fait de concret pour mettre le couvercle sur la marmite. Pas plus que Philippe Couillard. Les libéraux n’auront jamais eu le courage d’affirmer haut et fort que l’État québécois était laïque. Qu’une personne en autorité (policier ou juge) ne doit pas arborer de signe religieux.
Et Justin Trudeau n’est guère mieux, lui qui sème le multiculturalisme à tout vent, ne faisant preuve d’aucune introspection sur les travers de ce modèle. Et que dire de Denis Coderre, qui n’a jamais su résister à une occasion de photo-op. Par leurs inactions pour les uns et par leurs actions pour les autres, les politiciens ont contribué à créer ce drôle de climat social.
Ça ne veut pas dire qu’il faille se gratter le bobo dans une commission comme celle que le gouvernement du Québec vient de mettre sur pied. Mais juste d’être apte à se regarder dans le miroir. À effectuer une prise de conscience pour éviter les dérapages. C’est un exercice difficile, mais ô combien nécessaire.