SIX ATHLÈTES PRÊTS POUR PYEONGCHANG
Boutin, MacDonald, Bradette, Girard, Hamelin et Cournoyer ont obtenu leur laissez-passer pour les JO de 2018 hier
Rêve de jeunesse pour certains ou oeuvre de continuité pour d’autres, six patineurs de l’équipe canadienne de courte piste ont confirmé à moins de six mois des Jeux olympiques leur présence au rendez-vous planétaire de Pyeongchang.
Au terme des cinq programmes en neuf jours des sélections olympiques, hier à l’aréna Maurice-Richard de Montréal, la lutte fratricide entre des patineurs qui cohabitent quotidiennement à l’entraînement a finalement récompensé Kim Boutin, Kasandra Bradette et Jamie MacDonald chez les dames, puis Samuel Girard, Charle Cournoyer et le prolifique Charles Hamelin, véritable monument de ce sport.
« Participer aux Jeux de 2006 avait été une surprise pour moi puisque je me voyais plus en 2010. Le Charles de 2006 ne croyait pas vraiment au futur Charles Hamelin qui pourrait participer à ses quatrièmes Jeux. Pour moi, c’est quelque chose d’exceptionnel. Je vais prendre cette expérience avec beaucoup de sourires et de plaisir », a exprimé l’athlète de 33 ans qui s’est réservé la victoire à l’épreuve du jour de 1000 m, sa dernière au chapitre canadien qui privait du coup Girard d’un huitième titre en neuf courses.
FIERTÉ À FERLAND-ET-BOILLEAU
Ces six choix ont gagné leur place en vertu du classement aux points de ces sélections, dominé de part et d’autre par Kim Boutin, auteur de huit victoires en neuf courses, et Samuel Girard (sept). Il faudra maintenant un exercice plus délicat avant l’annonce définitive des équipes féminine et masculine, le 30 août prochain, après le processus déchirant des choix discrétionnaires (voir autre texte).
Entre-temps, les 600 résidants de Ferland-et-Boilleau vont marcher avec les épaules carrées sans s’inquiéter. Ce n’est pas rien : Samuel Girard deviendra le premier enfant dans l’histoire de la municipalité à participer aux Jeux olympiques.
« Je devrais aller fêter avec eux, mais je vais quand même rester la même personne qui vient de Ferland-et-Boilleau. Je vais rester la même personne même si je suis devenu un olympien. Je vais rester moi-même », a promis la recrue de 21 ans, voué à une carrière étincelante.
BRADETTE : « UNE GRANDE RÉUSSITE »
La présentation des six élus, attendus sur le tapis rouge par une quinzaine d’anciens patineurs canadiens de courte et longue piste ayant déjà vécu la frénésie olympique, nous les a montrés avec leurs yeux pétillants à la fin de la compétition. Ceux de Kasandra Bradette, notamment, baignaient dans des larmes.
« C’est bizarre parce qu’on dirait que je ne le réalise pas encore. Je suis passée par tellement d’épreuves que, pour moi, ça devient une grande réussite. J’ai réussi ce que je n’aurais jamais cru », a commenté l’étudiante en biochimie, qui a raté une saison complète il y a cinq ans en raison d’une blessure au dos.
DU TRAVAIL À VENIR
Le stress généré par la dernière semaine se transportera maintenant dans les quatre Coupes du monde d’ici le 19 novembre. Les contingents féminin et masculin devront y obtenir des résultats pour assurer au Canada le maximum de trois places individuelles dans chaque sexe et chaque épreuve durant les Jeux, puis une présence parmi les huit nations des relais.
« La partie “plate” est terminée, celle où on s’entraîne tous durant l’été afin de se battre l’un contre l’autre (aux sélections). Maintenant, c’est le “fun” qui commence parce qu’on va travailler ensemble », a résumé Charle Cournoyer.