La relève des Hells Angels foisonne
La police répertorie plus de 160 membres regroupés au sein de sept clubs supporteurs au Québec
La relève des Hells Angels est plus nombreuse que jamais au Québec. Les motards y parrainent maintenant sept clubs partisans qui regroupent plus de 160 disciples suivant leurs traces sur la route du crime.
Le Journal a pu obtenir ces données auprès de la Sûreté du Québec après un autre week-end de rassemblement où les Hells et leurs émules ont affiché leurs couleurs, à la piste de course Sanair de Saint-Pie, en Montérégie.
Les Hells n’ont « jamais eu autant » de membres dans ce bassin de recrutement formé de ce que l’on qualifiait auparavant de clubs-écoles et que la SQ appelle aujourd’hui des « clubs supporteurs », selon le lieutenant Jason Allard.
« Avec plus de 160 membres connus actuellement, c’est supérieur aux années 90 », a précisé le porte-parole du corps policier, en évoquant l’époque où les Hells de « Mom » Boucher livraient une guerre meurtrière aux Rock Machine et aux trafiquants indépendants pour leur disputer le contrôle de la vente des stupéfiants.
MAIN-D’OEUVRE DES HELLS
Les forces de l’ordre décrivent les adhérents aux clubs supporteurs comme « la main-d’oeuvre » des Hells pour des activités criminelles, comme le trafic de stupéfiants ou les « jobs de bras ».
Ils évitent ainsi à leurs mentors de se salir les doigts et offrent à ces derniers un rempart additionnel devant la police. Les apprentis qui espèrent accéder au « grand club » doivent y faire leurs classes.
En 2017, les policiers ont remarqué l’arrivée de deux « petits clubs » parmi les sept qu’ils considèrent comme « dominants » au sein de la garde rapprochée des Hells.
Ce sont les Minotaures et les Demons Choice. Les premiers sont implantés dans l’ouest de Montréal, et les seconds sur la Rive-Sud.
AUTANT DE SYMPATHISANTS
Les cinq autres principaux clubs supporteurs des Hells sont les Devils Ghosts, le Deimos Crew, le Beast Crew, les Headhunters et les Dark Souls. Plusieurs membres de ces gangs ont été arrêtés et accusés de trafic de drogue au cours de la dernière année.
Les Dark Souls, établis dans les régions de la métropole et de la capitale, ont le plus d’ancienneté parmi le lot. Ils sont apparus quand la quasi-totalité des membres « full patch » des Hells était emprisonnée à la suite de l’opération SharQc de 2009.
Fondés par Salvatore Cazzetta, celui qui a dirigé les Hells entre 2011 et 2015, les Devils Ghosts seraient les plus nombreux, étant présents sur la couronne nord de Montréal, au Saguenay-Lac-Saint-Jean et en Estrie.
En plus des représentants de ce « groupe des sept », les policiers ont aussi observé autant d’autres clubs de motards, considérés comme des sympathisants des Hells, au Thunder Bike Show de Sanair.
Selon nos sources, on retrouvait des membres du Brotherhood, qui assuraient la sécurité des lieux, des Death Messengers, des Gladiators, du Iron Beast, des Reapers, des Lucky Riders, du Celtic Pride, et des Red Devils ontariens.
On compte 80 membres en règle des Hells au Québec. Les autorités estiment que la bande criminalisée, qui fête cette année ses 40 ans d’existence dans la province et au pays, forme maintenant le groupe numéro un du crime organisé par sa mainmise sur le marché de la drogue.