La « blague » de Régis Labeaume pas appréciée
Les politiciens ont peu goûté la plaisanterie du maire de Québec des casseurs invités à aller ailleurs
QUÉBEC | La ministre du Travail, Dominique Vien, n’a pas trouvé drôle la blague du maire Labeaume qui a invité lundi les « casseurs » à manifester à Trois-Rivières ou à Lévis plutôt qu’à Québec.
« Elle n’est pas très drôle sa blague. C’est malheureux que d’avoir échappé ça parce qu’un casseur est un casseur. Un casseur n’a pas sa place, ni à Québec, ni à Lévis, ni à Trois-Rivières, ni nulle part », a soutenu Mme Vien, hier matin, en marge d’une pelletée de terre à Lévis.
Lundi, en plein point de presse, M. Labeaume avait lancé sa suggestion inusitée aux « casseurs » qui ont commis des violences dimanche dans les rues de Québec. Le maire de Québec a toutefois soutenu par la suite avoir fait preuve d’humour.
Marc Picard, député caquiste des Chutesde-la-Chaudière, n’a pas non plus apprécié la plaisanterie du maire de Québec. « C’est pas une blague à faire. Ça a choqué les gens de Trois-Rivières. Le maire a un sens de l’humour particulier. Ce qui s’est passé à Québec n’est pas futile. Ce n’est pas un sujet à blagues […]Y a peut-être juste lui qui a compris que c’était une blague », a-t-il indiqué. M. Picard croit que M. Labeaume devrait « officiellement » présenter des excuses, même s’il « ne faut pas faire tout un plat », a-t-il fait remarquer.
Paul-Christian Nolin, porte-parole du maire de Québec, n’a pas voulu réagir hier à ce sujet.
APPEL À LA PRUDENCE
De son côté, Gilles Lehouillier a répété hier qu’il ne faut pas « mettre de l’huile sur le feu ».
« C’est sûr que d’essayer de dire “allez casser ailleurs”, c’est pas toujours acceptable comme comportement, surtout lorsque vous êtes président de la Communauté métropolitaine de Québec, a-t-il suggéré. Il faut être prudent un peu dans ses commentaires. Mais moi, je passe l’éponge […] Je pense que les gens connaissent le personnage de Régis Labeaume. » Selon lui, « les paroles [du maire de Québec] ont dépassé sa pensée ».
De son côté, le maire Denis Coderre a admis que les casseurs venaient en bonne partie de la métropole.
Cela dit, « je ne pense pas qu’il faut dire qu’ils viennent d’un endroit ou d’un autre. Il faut constater qu’il y a de la violence et puis il faut tout simplement s’assurer que ça n’existe plus », a ajouté M. Coderre.