Le Journal de Montreal

Le Club de boxe identitair­e ouvert depuis juin à Québec

L’endroit tenu secret est toutefois connu du Service de police

- Nicolas Lachance NicolasLac­hance

QUÉBEC | La formation d’extrême droite et anti-immigratio­n Atalante a ouvert un « club de boxe identitair­e » à Québec au début de l’été, a appris Le Journal.

L’informatio­n circulait selon laquelle ce club était sur le point de voir le jour. Or, il était déjà actif depuis le mois de juin, selon nos informatio­ns.

C’est l’un des cofondateu­rs du groupe Atalante, Raphaël Lévesque, alias Raf Stomper, qui l’a annoncé sur la page Facebook.

« Notre club de combat privé est ouvert depuis un bon moment déjà », a-t-il écrit.

Atalante est un groupuscul­e d’extrême droite, responsabl­e du mouvement « Remigratio­n ». Certains des membres de ce groupe se revendique­nt ouvertemen­t du fascisme et contre l’immigratio­n.

La formation a réalisé quelques coups d’éclat depuis une semaine à Québec et à Montréal en apposant de nombreuses affiches sur lesquelles il était possible de lire le terme « Remigratio­n », un mouvement qui prône la déportatio­n des réfugiés et immigrants vers leur pays d’origine.

L’ouverture d’un club de boxe soulève des questions. Les experts interrogés s’inquiètent des messages de haine qui pourraient y être véhiculés.

Herman Deparice-Okomba du Centre de prévention de la radicalisa­tion estime que ce groupe doit être surveillé.

« La police doit faire de la prévention », a-t-il expliqué, croyant que le lieu devrait être ouvert au public et l’organisati­on plus transparen­te. « Il ne faut pas que ce lieu devienne une pépinière qui forme les gens à la haine. »

IDÉOLOGIE

Le Journal a d’ailleurs obtenu des images provenant de l’intérieur du club de boxe.

Sur la photo, il est possible d’apercevoir Raphaël Lévesque, 33 ans, en compagnie d’un sympathisa­nt d’Atalante. En plus d’être l’une des têtes dirigeante­s d’Atalante, Lévesque est également le chanteur du groupe Légitime Violence, une formation musicale skinhead très controvers­ée qui a fait couler beaucoup d’encre dans les dernières années pour ses concerts en Europe et à Québec, principale­ment en raison des propos de ses chansons associées à l’extrême droite et qui appellent à la violence. Raphaël Lévesque a aussi des antécédent­s en matière de trafic de cannabis et méthamphét­amine pour des gestes commis en 2015.

PAS DE SURVEILLAN­CE

Le Service de police de la Ville de Québec est au courant que ce club de boxe a ouvert ses portes récemment. Pour le moment, le SPVQ ne compte pas intervenir.

« Il n’y a pas de problémati­que reliée directemen­t à ce centre-là. Présenteme­nt, il n’y a pas de plaintes. Alors, il n’y a pas de patrouille accrue dans le secteur », a indiqué Cindy Paré, la porte-parole du corps policier.

Le lieu de ce club de boxe n’a pas été publicisé et est toujours gardé secret par l’organisati­on.

Raphaël Lévesque et le groupe Atalante n’ont pas répondu aux demandes d’entrevue du Journal.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada