Trump n’accordera pas son absolution
La Maison-Blanche a mis fin à la rumeur voulant que le président souhaitait gracier l’ex-shérif anti-immigrant
PHOENIX | (AFP) Au lendemain d’une allocution solennelle sur l’Afghanistan, le président américain Donald Trump retrouvait hier sa base électorale en Arizona, où il a mis un terme à une rumeur voulant qu’il puisse gracier l’ex-shérif Joe Arpaio.
Environ 5000 personnes faisaient la queue sous un soleil de plomb, portant des vêtements bleu, blanc, rouge ou à l’imprimé « stars and stripes » du drapeau américain, espérant une place pour entendre le président dans le centre de conférences de Phoenix.
Face à la file de partisans courant sur plusieurs centaines de mètres, plusieurs centaines d’opposants au président républicain portaient des pancartes dépeignant Donald Trump affublé d’une moustache hitlérienne, ou clamant « les choses à faire aujourd’hui : la lessive, changer la litière, s’opposer aux nazis », allusion aux violences de Charlottesville.
CHASSEUR DE SANS-PAPIERS
Les esprits commençaient à s’échauffer quatre heures avant le début du discours, les deux camps s’accusant de racisme. Un opposant en T-shirt de campagne « Obama 2008 » hurlait « Trump est haineux ! », les fans du président répliquant « construisez le mur » entre le Mexique et les États-Unis, une promesse de campagne du locataire de la Maison-Blanche pour endiguer l’immigration clandestine.
La Maison-Blanche a désamorcé une partie de la tension avant le rassemblement de Phoenix en mettant fin à une rumeur que Donald Trump avait lui-même lancée : le président n’accordera pas de grâce à l’ancien shérif du comté de Maricopa, incluant Phoenix, Joe Arpaio, condamné pour avoir enfreint un jugement fédéral en pourchassant excessivement les sans-papiers.
MOINS DE CLANDESTINS
Auparavant, le commandant en chef s’est rendu à Yuma, dans l’Arizona à proximité de la frontière avec le Mexique, afin de vanter les mérites du mur qu’il entend ériger sur toute sa longueur. Il y a rencontré les agents chargés de surveiller la frontière et salué des partisans.
Le secteur désertique de Yuma est l’un des premiers à avoir été équipé de clôtures renforcées depuis une loi votée en 2006, un obstacle qui a permis de diviser par dix les franchissements de clandestins à cet endroit, selon l’administration, bien que d’autres secteurs aient entre-temps connu un afflux.
Le financement du mur – dont des prototypes doivent être présentés prochainement à l’administration dans le cadre d’un appel d’offres – fera l’objet d’une bataille au Congrès après la rentrée parlementaire en septembre.
Selon le ministère de la Sécurité intérieure, le nombre de clandestins arrêtés à la frontière sud a été divisé par deux dans les sept premiers mois de l’année, par rapport à la même période de 2016. Le nombre d’arrestations à l’intérieur du pays de clandestins et d’étrangers ayant violé leur statut migratoire a bondi de 44 %.