Le Journal de Montreal

Le risque de passer à des mains étrangères demeure

Le PDG de la BDC salue le retour de l’investisse­ment privé au Québec

- FRANCIS HALIN

Des fleurons québécois courent toujours le risque de passer aux mains d’intérêts étrangers, mais les compagnies d’ici aussi achètent des sociétés étrangères, estime Michael Denham, le numéro 1 de la Banque de développem­ent du Canada.

« Oui, le risque existe », reconnaît Michael Denham, président et chef de la direction de la Banque de développem­ent du Canada (BDC), dont les profits s’élèvent à 465 millions $ au dernier exercice, correspond­ant à une baisse de 73 millions $ par rapport à la même période l’an dernier.

Pour M. Denham, l’institutio­n est toujours toutefois en bonne santé parce qu’elle sert aujourd’hui 49 000 propriétai­res d’entreprise­s au pays, une hausse de 17 % par rapport à l’an dernier, selon son rapport annuel publié mercredi.

S’il admet qu’il y a bel et bien un risque pour les entreprise­s d’ici d’être achetées par les étrangers, Michael Denham tient cependant à rappeler que les grands joueurs québécois sont eux aussi en mode acquisitio­n.

« Il y a beaucoup plus de compagnies québécoise­s qui achètent des entreprise­s étrangères que vice-versa », affirme-t-il.

Ces six dernières années (2010-2016), les sociétés du Québec ont acheté 258 entreprise­s à l’extérieur de la province (reste du Canada et à l’étranger) et seulement 85 ont été vendues à des entreprise­s hors Québec, rapporte la BDC.

MAIN-D’OEUVRE RECHERCHÉE

Le chef de la BDC refuse de commenter la renégociat­ion de l’ALENA, mais se dit préoccupé par la pénurie de main-d’oeuvre. « C’est un vrai problème, mais c’est bien parti. À plusieurs niveaux, les gens sont au courant qu’il faut régler ça », déclare-t-il.

Heureuseme­nt, affirme M. Denham, la hausse du taux d’intérêt n’est pas assez grande pour freiner les investisse­ments. Selon lui, les PME restent capables d’investir là où il le faut, soit en formation, en logistique, en équipement et en logiciel, notamment.

HAUSSE DES INVESTISSE­MENTS PRIVÉS

La BDC note également que les investisse­ments privés sont de retour au Québec. Citant les données du 18 août dernier de l’Institut de la statistiqu­e du Québec, la Banque observe qu’ils ont bondi de 1,9 % au premier trimestre de 2017 et de 1,2 % au quatrième trimestre de 2016.

« En tout, les investisse­ments des entreprise­s ont augmenté de 1,8 % en 2016. Il s’agit d’un revirement de tendance par rapport à un déclin de 3,1 % enregistré en 2015 », conclut Flavie Côté, conseillèr­e principale, relations avec les médias à la BDC.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Le président et chef de la direction de la Banque de développem­ent du Canada, Michael Denham, avoue être préoccupé par l’actuelle pénurie de main-d’oeuvre. « À plusieurs niveaux, les gens savent qu’il faut régler ça. »
PHOTO COURTOISIE Le président et chef de la direction de la Banque de développem­ent du Canada, Michael Denham, avoue être préoccupé par l’actuelle pénurie de main-d’oeuvre. « À plusieurs niveaux, les gens savent qu’il faut régler ça. »

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