Le Journal de Montreal

Pas de date d’expiration pour les cartes-cadeaux et prépayées

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Vous avez eu une carte-cadeau de 100 $ à Noël et c’est aujourd’hui que vous dépensez. Mais la caissière la refuse à cause de la date d’expiration : c’est illégal.

La loi est claire : depuis 2010, les cartes-cadeaux, chèques-cadeaux, cartes prépayées, bons d’achats, peu importe l’appellatio­n, ne doivent pas comporter de date d’expiration.

Certaines cartes ont une date limite d’utilisatio­n. Une fois cette date dépassée, le marchand doit vous la remplacer, sans frais.

Il y a tout de même des exceptions, comme les cartes d’appel en téléphonie cellulaire qui accordent un nombre fixe de minutes. Mais pas les cartes d’appels interurbai­ns. Autres exceptions : les cartes qui donnent droit à l’utilisatio­n illimitée d’un bien ou d’un service, qui peuvent afficher une période précise et une date d’expiration (exemple : transport en commun, parcs thématique­s, accès à une attraction touristiqu­e ou un centre de ski).

PAS DE FRAIS D’ACTIVATION

Un commerçant ne peut exiger des frais d’activation ou d’utilisatio­n d’une carte-cadeau, même si vous l’utilisez pour plusieurs transactio­ns. Ce principe ne s’applique pas, par exemple, si la carte est émise par une associatio­n de marchands, une chambre de commerce ou un centre d’achats et si la carte est valable dans plusieurs commerces. Les frais d’activation ne peuvent alors dépasser 3,50 $. Les émetteurs de cartes-cadeaux ou cartes des prépayées Visa et MasterCard peuvent aussi imposer des frais d’utilisatio­n.

Par contre, un commerçant ne peut exiger des frais de remplaceme­nt d’une carte, sauf si vous en faites la demande. Mais il a le droit de vous facturer la personnali­sation de votre carte (photo, voeux d’anniversai­re…).

QUESTIONS D’ARGENT

Une carte d’un montant de 50 $ aura toujours une valeur de 50 $ tant qu’elle n’est pas utilisée. Le commerçant a l’obligation de vous rembourser en argent un solde inutilisé de 5 $ ou moins. Si le bien ou le service n’est pas disponible, le commerçant doit vous offrir, à valeur égale, un autre bien, une autre carte-cadeau ou de l’argent comptant.

Pour les cartes échangeabl­es pour un bien ou un service précis, si la valeur a augmenté depuis l’émission de la carte, vous aurez à payer la différence. Par exemple, un livre ou un massage qui coûte 50 $ aujourd’hui, pourrait valoir 60 $ dans un an, au moment où vous utiliserez votre carte de 50 $. Vous aurez donc à payer la différence de 10 $. Mais la carte doit afficher la valeur à l’achat (ici : 50 $) et sa date limite.

Enfin, si le commerce fait faillite et que vous détenez des cartes-cadeaux, vous devenez un créancier ordinaire.

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